La reinette de Morimond va renaître
MONDE RURAL. La « reinette de Morimond », une variété de pommes cultivée, en des temps médiévaux, par les moines, fait son retour sur le site de l’abbaye de Fresnoy-en-Bassigny, grâce à l’association des Amis de Morimond.
A son époque médiévale, elle était l’une des variétés de pommes les plus courues. A l’instar de ce qui pratiquait alors dans de nombreux monastères, qui misaient tout sur l’agriculture sous toutes ses formes, les moines cisterciens de Morimond ont, durant des siècles, cultivé une reinette grise particulièrement appréciée. La « reinette de Morimond » avait alors fait florès dans toute l’Europe, à travers les nombreuses « filles » de l’abbaye de Fresnoy-en-Bassigny, près de Bourbonne-les-Bains, qui était l’une des plus importantes d’Europe. Nombre des abbayes filles allemandes ont notamment cultivé, à leur tour, la variété.
Et c’est justement grâce à cette diffusion de jadis que la pomme a, depuis quelques semaines, fait son retour sur son site originel. Sous l’impulsion de l’association des Amis de Morimond, un verger a été installé, et deux des plants plants produiront les fameuses reinettes. « La variété était encore cultivée en Allemagne, dans une abbaye descendante. Les Allemands nous ont envoyé des plants que nous pouvons cultiver. La reinette de Morimond revit ! », se réjouit Jeanne Frizac, présidente de l’association qui gère le site désormais patrimonial et touristique.
Pour l’heure, le verger est extrêmement modeste. Le but n’est pas de commercialiser les fruits ou leur nectar. Faire revenir la reinette à Morimond est avant tout, pour les Amis, un succès à vocation historique. Mais un deuxième verger est néanmoins en gestation, près de la porterie. L’actuel a été placé derrière la bibliothèque, sur un terrain surélevé, où il profite d’une petite source aménagée par les moines jadis. Des grillages entourent les plants, pour éviter une destruction animale.
N. C.