Un bastion oublié redécouvert

La première phase du plan Rempart est sur le point de s’achever après avoir effacé les brèches du rempart sous le Champ des Sœurs. A cet endroit, un bastion inaccessible a été redécouvert et son fonctionnement mis à jour.

Impossible de ne pas voir le travail des hommes de l’art sur le rempart situé sous le champ des Sœurs. La pierre blanchie par un aérogommage rayonne avec le soleil. Et les étais qui soutenaient le parement du rempart ont disparu. La première phase du plan Rempart est sur le point de s’achever. « La phase 1 du plan Rempart arrive à échéance et cela a permis de faire une belle découverte », annonce le maire, Anne Cardinal.

Le projet de restitution de l’aménagement du milieu du XIXe siècle a permis effectivement de sortir de sa gangue végétale un bastion du XIXe siècle. Celui-ci était connu en revanche son fonctionnement ne l’était pas jusqu’à peu. « Il existait un vide historique sur l’ouvrage. Nous nous sommes rendus aux archives du Génie militaire à Paris. Nous y avons découvert quatre versions différentes », explique Antoine Chapuis du cabinet d’architecte Bortolussi.

Une fois l’ouvrage militaire défriché, des indices sont apparus. «Nous avons commencé à retirer ce que l’on pensait être un tas de gravas. On sait que l’on jetait pas mal de chose depuis le haut des remparts avant. Mais en regardant de plus près, on a  constaté que ce tas de gravas était assez bien constitué. Et en regardant les différentes versions du bastion aux archives du Génie Militaire, on s’est aperçu que cela collait au projet n° 3», explique Antoine Chapuis.

Un bastion d’artillerie

Cette découverte permet d’éclairer les historiens et les Langrois sur l’organisation des remparts et des bastions. «Il a un rôle important, nous sommes sur un secteur rectiligne des remparts. Lors de la modernisation de la défense, il a été appliqué le principe du flanquement.

Et ce bastion avait un but d’artillerie. En effet, le tas de gravas était en fait un mur de terre de protection d’une pièce d’artillerie. Lorsque cela a été construit, il n’y avait pas encore d’obus mais des boulets. Avec l’arrivée des obus perforants, ce type de défense est devenue obsolète», rappelle Antoine Chapuis.

Sous la végétation le bastion est en bon état

«Ce sont les travaux qui ont permis de faire cette découverte. Et nous sommes restés dans l’enveloppe financière initiale. L’entreprise a utilisé moins de pierres que prévue. Le chantier a été allongé de deux mois mais c’est une belle découverte», reconnaît Benoît Collin, directeur des Services techniques de la Ville.

«On a été surpris du bon état des pierres du bastion lorsqu’on a retiré le lierre et la végétation. C’était une très bonne surprise. On a juste retiré les racines et replacé les pierres. Ce qui fait que l’on a utilisé 31 m3 de pierre, la moitié de ce qui était prévu», souligne le responsable de l’entreprise Charpentier PM.

«Une fois les travaux terminés, je souhaite ouvrir ce lieu aux Langrois pour qu’ils le découvrent», annonce le maire, Anne Cardinal. Et pourquoi pas à l’occasion des Journées européennes du patrimoine ?

Ph. L.