La psychanalyse de Chaumont touche à sa fin
Culture. Ce jeudi 7 avril, l’équipe de l’agence nationale de psychanalyse urbaine (ANPU) est revenue à Chaumont. Il y a un an, elle avait « fait parler » la ville pour saisir ses enjeux et proposer une « thérapie ». Des colonnes « Mauricette » ont ainsi été réalisées au Cavalier et à la Rochotte.
« Nous pouvons considérer les villes comme des personnes. N’importe quelle ville a une personnalité, une âme et un inconscient », statue Charles Altorffer, urbaniste enchanteur expert en psychanalyse urbaine à l’agence nationale de psychanalyse urbaine (ANPU). Il poursuit : « Nous pouvons faire parler une ville en faisant parler ses habitants ». Chose faite il y a un an.
Ainsi, l’année dernière, la psychanalyse de Chaumont a fait ressortir un manque de connaissance de son histoire, mais aussi un manque d’estime, conduisant à un complexe d’infériorité de la Ville. « Le cas de Chaumont est assez particulier. C’est la première fois que les habitants de la ville ne connaissent pas leur histoire », note Jean-Maxime Santure, crypto-paysagiste à l’ANPU. « Chaumont souffre du syndrome du souvenir écran. La ville se donne des souvenirs pour masquer son identité propre. »
S’approprier les colonnes
Pour mettre en exergue ce diagnostic, l’ANPU a produit sept affiches dévoilées en juin dernier. Ce mois d’avril marque une forme de guérison face à ces maux. Accompagnés d’agents de l’Agglomération, des membres de l’ANPU ont ainsi planté de l’osier pour former des colonnes « Mauricettes ». « L’idée est de faire du mobilier urbain vivant », explique Charles Altorffer.
Au total, huit d’entre elles sont placées dans les quartiers du Cavalier et de la Rochotte, du jardin Agathe Roullot à la crèche « Les Petits Poucets ». Ce choix des colonnes est une manière de renouer avec l’histoire. En effet, les colonnes Morris, emblème du paysage parisien, sont produites près de Chaumont. Par ailleurs, de l’osier tressé rappelle une autre fierté locale, celle de Fayl-Billot… dommage que le village soit près de Langres qui alimente un complexe chaumontais selon les données de la psychanalyse.
D’autres événements sont à venir avec l’ANPU. Du 28 au 30 avril, un atelier de création d’affichettes sera organisé. Les riverains pourront écrire leurs pensées sur Chaumont. Ces affichettes seront ensuite épinglées sur les colonnes Mauricettes. « Avec ces papiers, nous voulons les faire réfléchir sur la ville, leur faire trouver de nouveaux slogans pour Chaumont », indique Charles Altorffer. Pour le futur, il « trouverai[t] super que les habitants s’approprient les colonnes pour faire des petits journaux muraux ».
Le 14 mai, une fête de l’affichette sera organisée. Dans ce cadre, des associations de quartier sont cherchées pour y participer. La plantation des colonnes Mauricette devait se faire avec des habitants. Entre le vent, la pluie et un événement commencé un jeudi, les riverains se sont faits attendre ce 7 avril. Pour les intéressés, il est encore possible de participer à ce projet vendredi 8 et samedi 9 avril.
Informations et inscription gratuite au 03.25.30.86.86.
Julia Guinamard