La provoc permanente – L’édito de Patrice Chabanet
C’est plus fort que lui : Jean-Luc Mélenchon a fait de la provoc son arme favorite dans le débat politique. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… Dernière foucade en date du patron de LFI : son attaque au vitriol contre notre consœur de LCI, Ruth Elkrief, accusée d’être « islamophobe » et « manipulatrice ». Tout en nuances dans la bouche de celui qui a brigué l’Elysée. Un éléphant dans un magasin de porcelaines.
Que le leader de LFI soit prisonnier de ses pulsions agressives n’est pas très nouveau : la conquête du pouvoir entraîne tous les excès. Ce qui est plus grave est cette garde rapprochée qui diffuse à volonté une logorrhée antidémocratique. Dans ce rôle se distingue Manuel Bompard, grand ordonnateur de la remise au pas du parti et attaquant dévoué sur le terrain. C’est lui qui, le premier, s’en est pris vertement à Ruth Elkrief.
Ne nous y trompons pas : nos sociétés sont menacées par des courants politiques bien décidés à faire taire toute forme d’opposition. A gauche, comme à droite d’ailleurs. On entend peu l’extrême droite dénoncer ces défilés hurlants de l’ultra-droite.
Aux médias de déceler ce magma de discours aux deux bouts de l’échiquier politique. L’heure est grave : l’expression peut paraître convenue, mais ces attaques de plus en plus directes occupent notre quotidien. Faire mine de croire que les agressions verbales de LFI ne concernent que le microcosme politique constitue une grave erreur. Elles témoignent d’une sérieuse dégradation de la démocratie.