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La préfète de nouveau au contact des agriculteurs

Régine Pam s’est rendue à l’EARL Didier à Lécourt vendredi soir. Au cœur de cette exploitation, le fils, Tanguy espère s’installer et prendre les rênes de la ferme. Mais il se heurte à certaines difficultés administratives. Un exemple concret de ce que dénonce le monde agricole.

Faciliter les installations de jeunes agriculteurs. Favoriser aussi la transmission d’exploitations. Ici, en Haute-Marne, la question est essentielle, l’enjeu est vital pour l’avenir du monde agricole. Après s’être rendue sur le blocage autoroutier fin janvier au contact des agriculteurs haut-marnais et de leurs difficultés, Régine Pam était de nouveau à la rencontre de la profession vendredi 16 février dans la soirée. Direction Lécourt, à 6 km de Montigny-le-Roi au sein de l’EARL Didier. C’est une exploitation familiale de polyculture élevage dirigée par Bruno Didier qui a pris la succession de ses parents en 1998 et qui, aujourd’hui, souhaite installer son fils Tanguy, qui travaille déjà sur l’exploitation depuis la fin de son cursus scolaire.

Le père de famille a modernisé l’exploitation, construit un nouveau bâtiment, acquis un deuxième robot de traite. Bref, il a investi « dans l’esprit d’accueillir Tanguy », précise Bruno Didier qui souhaite mettre à disposition de son fils un outil de travail moderne et rentable.

Dans cette perspective, ils ont racheté à un voisin un contrat laitier visant à passer d’une production de 550 000 litres de lait à 950 000 litres. « Politiquement, on nous demandait de produire », se remémore Bruno Didier en faisant référence à la première PAC (politique agricole commune).

Zone orange pour le dossier de retournement de prairies

Aujourd’hui, Tanguy a déposé une demande de retournement de prairies car il doit faire face à l’autonomie fourragère de sa future exploitation. Mieux vaut produire l’alimentation du bétail sur place que de l’acheter et le transporter. La demande de retournement concerne 40 hectares. Accompagnant la préfète Régine Pam, avide d’en savoir un peu plus sur l’exploitation et ses projets, Xavier Logerot, le directeur départemental des territoires, n’a pas caché que 40 hectares est une superficie qui place le dossier « dans la zone orange. » Le projet « risque d’être soumis à une étude d’impacts », a-t-il ajouté.

Une nouvelle rencontre avec la profession agricole pour la Préfète de Haute-Marne.

Ce qui laisse entendre que le dossier sera sans doute validé mais mettra plus de temps que prévu à être accepté. C’est ce type de tracasseries dont le monde agricole -mais pas que- se passerait bien. « On devait avoir une réponse le 31 décembre (…) Et on a reçu un courrier recommandé la semaine dernière. On a clairement l’impression que les règles du jeu changent en cours de route », déplore Bruno Didier disant à la préfète « il faut faire confiance au monde agricole. » « Oui, il est nécessaire de simplifier », a répondu Régine Pam indiquant qu’un travail était mené au niveau régional pour aboutir à un guichet unique.

Confiance

« Accompagnez-nous intelligemment », a renchéri Thierry Lahaye de la FDSEA mais aussi élu à la chambre d’agriculture, « le volet économique n’est pas pris en compte », a-t-il déploré. Il invite aussi l’Etat à faire confiance à ses agriculteurs. « Nous aussi, notre volonté c’est de préserver notre territoire et notre environnement. »

C. C.

Prêts à repartir

La visite de vendredi soir était aussi l’occasion pour Régine Pam de faire un point de situation avec les représentants de la profession agricole quatre semaines après les mobilisations. Sébastien Riottot, président de la FDSEA, n’a pas caché l’état d’esprit de la profession : « on est prêts à repartir ». Ce n’est pas le moratoire sur les 4 % de jachère obligatoire ni l’allégement des taxes sur le GNR (gaz non routier) qui suffisent à calmer la colère paysanne. Régine Pam a voulu échanger sur les avancées. Le GNR « c’est 3 millions d’euros » pour le département, a fait valoir Xavier Logerot. La nouvelle PAC, « c’est + 1 million d’euros pour la Haute-Marne », met en avant l’Etat.

Des contrôles sur la loi Egalim ont aussi été menés et la préfète a repris en main le dossier loup. Mais, pour la profession agricole, « le problème est plus profond ». Il est lié à un marché mondialisé qui permet de faire entrer sur le territoire des denrées alimentaires produites dans des pays où les normes environnementales sont loin d’être les mêmes qu’en France ou qu’en Europe. Bref, le compte n’y est pas selon les représentants d’une profession prête à se remobiliser.

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