La Poste : le temps du pluriel et de l’hôtel
Rétropédalage dans le temps, faisons un bond d’une bonne centaine d’années. Zoom sur une ville de Langres animée, près de La Poste. Qui s’appelait les Postes, et qui avaient leur hôtel.
Mais que la vie quotidienne à Langres était animée, il y a cent ans bien sonnés, que la vie quotidienne était animée. C’est sans doute la première observation qui vient à l’idée en regardant cette photo. La Poste se conjuguait alors au pluriel -les Postes- et avait son hôtel. L’architecture revendiquait le bicolore, on respectait la brique. Le Langrois coiffait un couvre-tête -chapeau, casquette. Il roulait à vélo, et en occupant plutôt la partie centrale de la chaussée.
Cette photo d’hier là bouge, même si nombre des personnes qui y figurent sont précisément immobiles, regarder, considérer, voilà autant d’attitudes qui semblent familières, on se passe même de bavarder avec son voisin. Cette photo-là bouge sans que ses personnages cèdent forcément à la moindre action, l’agitation n’est manifestement pas à la mode. L’hôtel des Postes a des airs de point de ralliement, alors qu’un seul homme paraît avoir l’intention d’y pénétrer, l’hôtel des Postes est un bâtiment massif, sa présence envahit l’image, l’écrase presque, alors que le mouvement est ailleurs.
Entre ce bout de Langres d’hier et celui d’aujourd’hui, on se risque à avancer que la différence tient avant tout au rythme. En un siècle bien tassé, on dirait que c’est le tempo qui a le plus changé.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr