La photo le rend zen et ses clichés nous font du bien
À trop dégringoler en cascade, les ennuis avaient conduit Sébastien Marchal à s’investir dans son travail, exclusivement. Jusqu’au jour où il a décidé d’apprendre à utiliser son appareil photo. Depuis, il sublime Langres et ses alentours. Pour son bien… et le nôtre.
« Je me servais occasionnellement du D 3 500 qu’on m’avait offert ». Il faut alors qu’on fête un anniversaire pour que Sébastien Marchal sorte l’appareil photo de son placard. Histoire de marquer le coup : au quotidien, il utilise bien davantage son téléphone mobile. Et puis le voilà qui part en vacances à la montagne à l’été 2019, après tout, c’est une nouvelle occasion d’exhumer le D 3 500. « Je me mets en mode automatique et je shoote ». À son retour, il regarde ses clichés. Son jugement est sévère. « J’avais eu un superbe objet entre les mains… et j’avais fait n’importe quoi ». L’état d’esprit au carré de cet ancien sapeur-pompier de Paris seize ans durant, toujours sapeur-pompier professionnel en Haute-Marne est chiffonné. « Je me suis mis à regarder des tutos sur Youtube ».
Images renversantes
« Au fur et à mesure que je comprends ce que je regarde, j’applique ». Au fil de ses clichés de paysages, de gens, d’animaux… Sébastien se voit progresser. Fondu des terres sud haut-marnaises où il est né, raide dingue de la cité des remparts près de laquelle il vit, il « voudrait que même les gens qui ne peuvent plus sortir de chez eux découvrent le paysage qui les enveloppe, qu’ils puissent s’aérer ». Sébastien avance encore dans la maîtrise des techniques, désormais, il adore « figer le mouvement ». Ses images de Langres en noir et blanc inspirent une atmosphère, elles nous racontent une histoire, on se sent dans un film d’Henri-Georges Clouzot à ses débuts, elles fascinent. Sébastien est pour sa part épaté par le pouvoir de renversement qu’a son travail. « Mes photos font apprécier des monuments décriés de Langres, les gens ne voient plus ce qui les gênait tant -comme la statue près de la Tour Saint-Fargeux ».
Deux fois glouton
« Plus je maîtrise le potentiel de l’appareil, plus je deviens addict ». Sébastien est devenu un glouton de photographie, en restant un glouton d’exigence. Il conserve exclusivement les clichés qui correspondent à ceux qu’il imaginait dans le viseur. Pas question de se servir de filtres en claquant la photo, pas question d’envisager la moindre retouche en la développant. Voilà pourquoi il refuse de mettre les pieds sur Instagram : il n’entend pas se fondre dans une communauté où d’aucuns bidouillent leurs images avant et/ou après coup. Deux, parfois trois fois par semaine, Sébastien campe dans un lieu précis pour le raconter avec son D 3 500. « Ça me rend détend, ça me rend hyper zen ». Et nous, on profite.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Pour retrouver le travail de Sébastien Marchal, rendez-vous sur sa page Facebook