La pauvreté scannée dans le Grand Est
Social. L’Insee produit une étude sur la pauvreté dans le Grand Est. Un travail très détaillé et documenté sur les différents profils frappés par la pauvreté ainsi qu’une approche géographique qui montre que les espaces ruraux sont moins concernés que les périmètres urbains.
Le constat et la réponse. Le 25 octobre, le directeur régional adjoint de l’Insee Grand Est et la Préfète de Région, Josiane Chevalier tenaient une conférence de presse commune. Sur un sujet important : celui de la pauvreté. Le constat, ce sont trois études très approfondies publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Le tout à l’échelle du Grand Est. La réponse, c’est le pacte des solidarités développé par la Préfète de Région.
L’étude de l’Insee est très détaillée et documentée. Une synthèse a été produite. Déjà, l’Insee fixe le cadre. « La pauvreté est un phénomène multidimensionnel, et elle peut être abordée de diverses façons : par la perception d’aides sociales spécifiques, par la conjonction de conditions de vie défavorables, ou par la situation au regard d’un niveau de vie monétaire de référence », indique l’Institut. Il tranche. « L’approche monétaire est la seule qui permet une analyse fine d’un point de vue géographique, à un niveau régional ou infrarégional. »
Les premiers chiffres tombent. On dénombre ainsi, en 2020 dans le Grand Est, 339 000 ménages se situant sous le seuil de pauvreté, soit 14,5 % de la population régionale. Leur niveau de vie médian annuel s’élève à 10 780 €. Ce taux de pauvreté est quasiment identique au taux de la France métropolitaine (14,4 %).
Six départements plus pauvres que la moyenne dont la Haute-Marne
La région Grand Est se situe au 6e rang des 13 régions de métropole et ce taux peut ainsi être considéré comme assez modéré. Six départements de la région ont un taux de pauvreté supérieur à la moyenne de France métropolitaine. Il s’agit des Ardennes, de l’Aube, de la Moselle, de la Haute-Marne, des Vosges et de la Meurthe-et-Moselle. La Marne et la Meuse ont un taux proche du taux moyen mais inférieur. Enfin, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin sont les départements les moins touchés de la région.
Les personnes vivant seules
« La pauvreté touche davantage les jeunes de moins de 30 ans, les personnes vivant seules, et plus encore les familles monoparentales. De même, les espaces urbains sont plus concernés par la pauvreté que les espaces ruraux », a constaté l’Insee. L’institut a étudié différents profils : les personnes vivant seuls dont les retraités, les jeunes de moins de 30 ans pas ou peu insérés sur le marché de l’emploi, les ménages non insérés dans l’emploi, les familles monoparentales.
En Haute-Marne, plus de retraités pauvres
« Ces différents profils de pauvreté se retrouvent dans tous les territoires, mais dans des proportions qui peuvent varier sensiblement. Vue à l’échelle des départements, cette variété dessine quelques spécificités », dit l’Insee.
Les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse, les Vosges se démarquent par un poids plus important de personnes pauvres du profil retraités. Dans l’Aube et dans la Marne, une plus forte part de pauvres sont locataires du parc social. La pauvreté des moins de 30 ans est plus présente en Meurthe-et-Moselle et dans la Marne. La Moselle, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin sont moins « spécifiques ». La proportion de pauvres insérés sur le marché du travail est supérieure dans le Bas-Rhin. En Moselle, les propriétaires non insérés dans l’emploi sont surreprésentés, et dans le Haut-Rhin, ce sont les locataires du parc privé qui ont un poids plus élevé.
Vite lu
Six départements de la région ont donc un taux de pauvreté supérieur à la moyenne de France métropolitaine qui est de 14,4 %. Les Ardennes (18,3 %) et l’Aube (16,2 %) se classent à la 10e et 22e place des départements les plus touchés par la pauvreté. La Moselle (15,3 %), la Haute-Marne (15,0 %), les Vosges (14,9 %) et la Meurthe-et-Moselle (14,6 %) sont entre la 28e et 41e position. Avec un taux de 14,2 %, la Marne et la Meuse atteignent la 49e place de ce classement, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin (13,2 %) la 58e.