La panne sèche de carburants guette la ville de Chaumont
Consommation. Durant ce dernier week-end de septembre, les Chaumontais ont un choix limité en stations de carburants. Deux sont fermées, une pompe dans des cuves vides et les deux dernières tiennent pour l’instant. Etat des lieux et explications.
Ce 24 septembre, faire le plein est devenu un véritable casse-tête pour les Chaumontais. Pire : ceux qui voulaient bénéficier des ristournes de Total (20 centimes au litre) devaient y renoncer et se contenter de celles de l’Etat de 30 centimes dans les autres stations lorsqu’elles avaient encore du carburant.
Un effet boule de neige explique ce début de pénurie et le manège des voitures rencontrées de station en station. Ce samedi, sur les cinq stations présentes à Chaumont, deux proposaient encore le précieux liquide.
Victime de leur succès
En fait, depuis début septembre et la mise en place de cette ristourne par TotalEnergies, les stations du même nom sont victimes de leur succès à tel point qu’il n’est pas rare d’assister à leur fermeture avec des rubalises de chantier qui interdit les automobilistes d’accéder au site lorsque les cuves sont vides. De la même manière, les deux sites concernés sont désormais fermés la nuit alors qu’ils ne l’étaient pas auparavant.
Et, lorsque ces stations sont ouvertes, les files d’attente de voitures s’allongent très rapidement débordant très rapidement, pour l’une d’elles, sur l’avenue Carnot. Les automobilistes cherchent à rouler au moins cher raconte l’un d’eux ce samedi. Il fait l’économie de 10 € par plein en fréquentant les stations Total et effectue un plein par semaine soit 40 € par mois.
Mais, étant pratiquement à sec, il n’a pas fait l’économie, cette fois-ci, d’aller la station plus proche (Esso). Problème : il n’est pas le seul à y avoir pensé et les cuves sont vides et plus particulièrement celles de gasoil. L’automobiliste ne voulait que quelques litres en attendant la réouverture des stations Total. Il est reparti à sec et s’est résolu à se diriger vers l’une des deux autres qui ont de plus grandes capacités.
Regard posé sur Feyzin
Pour connaître les explications de ce carburant distribué au goutte-à-goutte, au-delà de l’attirance des consommateurs pour la ristourne de 20 centimes et donc d’une forte demande, il faut aller regarder du côté de la raffinerie qui approvisionne le secteur. Elle se situe à Feyzin, à côté de Lyon et, déjà durant l’été, elle avait eu des ruptures d’approvisionnements du fait de problèmes électriques après un début d’incendie dans un des transformateurs.
Cette fois-ci, d’après des retours sur le terrain, le climat social n’est pas au beau fixe. Deux nouveaux accidents y ont été enregistrés depuis début septembre. Quatre salariés sont toujours en arrêt et les tensions sont grandissantes entre des demandes syndicales de revalorisation salariale et d’améliorations des conditions de travail.
En attendant, les Chaumontais sont privés de trois stations de carburants sur cinq mais aussi des ristournes tant espérées.
Frédéric Thévenin