La pandémie n’a pas arrangé la situation de nos villes moyennes
Selon une étude du « laboratoire » France Stratégie, Chaumont fait partie des dix villes moyennes françaises – sur 202 – qui perdaient de l’emploi avant la pandémie et qui en a encore perdu depuis.
La pandémie a-t-elle eu des conséquences sur le dynamisme des 202 villes moyennes françaises ? Y a-t-il eu « une revanche » de la part de ces communes « à taille humaine » qui, « gage d’une qualité de vie retrouvée », bénéficieraient de l’installation de citadins des grandes villes ? C’est la question à laquelle le « laboratoire d’idées public » France Stratégie, institution gouvernementale, a souhaité répondre, sur sollicitation en septembre 2021 de la ministre Jacqueline Gourault.
Parmi ces villes moyennes de plus de 20 000 habitants, il y a Chaumont et Saint-Dizier. Deux villes qui, comme le dit pudiquement France Stratégie, présentaient, avant l’apparition du coronavirus, des « trajectoires en retrait », c’est-à-dire qu’elles étaient à la traîne de la moyenne des autres villes françaises en terme de démographie, d’emploi et des prix de l’immobilier.
Toujours moins à Chaumont
Et ce que montre l’étude du « laboratoire », mise en ligne ce lundi, c’est que contrairement à ce qui a pu être constaté ailleurs, la pandémie n’a rien arrangé. C’est surtout le cas à Chaumont. Après avoir perdu en dix ans 6,4 % de la population de son aire d’attraction, 4 % de son emploi privé et avoir vu les prix de l’immobilier baisser de 2,1 % par an, « la pandémie de Covid-19 a accentué cette trajectoire décroissante, écrit France Stratégie : – 2,9 % d’emploi entre 2019 et 2021 et – 7,6 % pour les prix de l’immobilier entre le second semestre 2019 et le second semestre 2021 ».
Une situation négative en dépit, souligne France Stratégie, de la présence de services qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs, comme « une gare de voyageurs d’intérêt régional, un centre d’urgence, une maternité et onze hébergements pour personnes âgées, un cinéma et un théâtre ».
Inchangé à Saint-Dizier
Selon l’étude, Chaumont est donc, avec Amnéville et Sarreguemines (autres communes du Nord-Est), l’une des dix villes moyennes françaises où le plus grand nombre d’emplois a été détruit durant ces deux dernières années, après en avoir déjà perdu durant la décennie précédente.
Pour sa part, Saint-Dizier limite les dégâts. Avec Flers, elle est même la seule ville à ne pas avoir perdu plus d’emplois qu’auparavant. A l’inverse, des cités régulièrement présentées comme similaires à celles de la Haute-Marne, comme Nevers et Vierzon, ont, selon l’étude, tiré leur épingle du jeu, notamment en terme d’emplois (+ 3 % créés durant ces deux dernières années). Comme quoi tout n’est pas perdu…
Programmes existants
« Mobiliser les dispositifs déjà existants pour renforcer l’accompagnement des villes moyennes en tenant compte de la variété des enjeux qu’elles rencontrent » : telle sera l’une des suggestions du laboratoire d’idées, à l’occasion de la clôture, demain mercredi, d’un colloque organisé par l’Agence nationale de la cohésion des territoires. Pour mémoire, Chaumont n’est pas totalement oubliée des politiques publiques : elle bénéficie des programmes Action cœur de ville et Territoires d’industrie.
L. F.