La nécropole mérovingienne d’Andilly n’a plus de secret
C’est un travail important qui a été réalisé par Claire Serrano, conservatrice du Conseil départemental de la Haute-Marne, sur la nécropole mérovingienne d’Andilly. Elle publie un ouvrage sur les connaissances accumulées depuis les années soixante sur le site.
«La première mention connue de la nécropole mérovingienne d’Andilly date de 1832, rappelle Claire Serrano, conservatrice au Conseil départemental, en charge de la Villa et de la nécropole d’Andilly, appartenant au Conseil départemental de la Haute-Marne. Il faut attendre le début des années 60 pour que des campagnes de fouilles soient menées chaque année jusqu’en 1992.
Pendant cette période, de nombreux éléments archéologiques et scientifiques ont été relevés. Mais, il n’y a jamais eu un travail de recensement exhaustif du travail des archéologues qui permet une mise en perspective du site.
La nécropole mérovingienne d’Andilly s’appuie sur la Villa gallo-romaine. Il y a un certain ordonnancement des tombes par rapport aux fondations de la villa qui lui est antérieure d’environ 150 ans. En effet, le site gallo-romain a été occupé jusqu’à la fin du IVe siècle et la présence mérovingienne est datée à partir du début du VIe siècle. «Les deux sites sont liés. Les mérovingiens ne sont pas venus là par hasard», souligne Claire Serrano.
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Sur une surface de 5 300 m3, les différentes fouilles ont découvert environ 130 tombes. «La nécropole devait contenir quelques centaines de tombes. On sait qu’il en manque. La plupart des tombes sont très abîmées. Il y a eu la construction de la route mais également le terrain a été cultivé pendant très longtemps», fait remarquer la conservatrice du site, Claire Serrano.
Un long travail laborieux
L’ouvrage qu’elle a rédigé se veut surtout en direction des étudiants en archéologie et des scientifiques. «C’est vraiment une reprise complète sur l’ensemble des fouilles. C’est une étude du cimetière. L’intérêt est de suivre son évolution avec une étude par catégorie de tous les objets retrouvés comme des céramiques, de la verrerie et des tombes. Une étude anthropologique a été réalisée. Nous avons beaucoup de photos des différentes fouilles et on peut donc en tirer des renseignements. Cela se rapproche presque d’une enquête policière», explique Claire Serrano.
Avec le recul et les enseignements, certaines erreurs d’interprétation ont été rectifiées. C’est un long travail très «laborieux» qui a été réalisé et réuni dans un ouvrage de 300 pages. «Mais aujourd’hui, le sujet est épuisé», affirme la conservatrice du Conseil départemental.
Désormais, la prochaine étape sera de réaliser ce même travail de réexamen des anciennes découvertes pour la villa gallo-romaine. Et le travail effectué sur la nécropole sera complémentaire. En effet, les mérovingiens se sont appropriés nombre de petits objets trouvés sur place comme des pièces de monnaie gallo-romaines transformées en collier. «Nous avons retrouvé des tuiles de la villa réutilisées pour le fond des tombes», indique Claire Serrano.
Le site de la villa gallo-romaine d’Andilly est un vaste site archéologique de première importance. Le Conseil départemental va d’ailleurs y investir afin de le préserver tout en permettant de le visiter de façon plus respectueuse.
Ph. L.
“Une demeure pour les morts : la nécropole mérovingienne d’Andilly-en-Bassigny”, édité par la Société archéologique champenoise par Claire Serrano.