La naturopathie s’invite à Roches-sur-Marne
Proposer des solutions naturelles pour un meilleur équilibre, venir à bout des troubles du sommeil ou de l’anxiété, des douleurs musculaires et articulaires, tel est le crédo de la naturopathe Léanna Faucon qui propose des séances de naturopathie et des massages, chaque lundi, dans la salle de la mairie à Roches-sur-Marne.
Jhm quotidien : Mais qu’est-ce que la naturopathie ?
Léanna : Reconnue par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la naturopathie est une médecine traditionnelle utilisant des moyens naturels qui considère tous les aspects de la personne pour agir non pas sur le symptôme mais sur la cause.
Jhm quotidien : qu’est-ce qui vous a menée à cette discipline ?
Léanna : Après le bac, suivant le conseil de mes parents, je me suis inscrite en fac d’administration économique et sociale. Je me suis vite aperçue que ce n’était pas fait pour moi (rires) ! Depuis l’adolescence, j’étais attirée par la psychologie. Je lisais Freud à 14 ans, au grand dam de mes parents qui m’interrogeaient. “C’est imbuvable ! Est-ce que tu comprends ce que tu lis ?”
Jhm quotidien : vous n’avez pas poursuivi dans cette voie ?
Léanna : Non ! Je me suis inscrite à leur insu en fac de psycho à Tours, mais ils m’ont soutenue pendant mes deux ans d’études.
Jhm quotidien : Que vous a apporté cette plongée dans l’univers des comportements psychiques ?
Léanna : Ça a été une révélation ! C’était une base que je ne trouvais pas dans les livres, j’ai dépassé les stéréotypes et je me suis rendue compte que Freud était désormais quelque peu suranné.
Jhm quotidien : Quel a été votre cheminement en fac de psycho ?
Léanna : La première année comprenait un panel de sociologie, philosophie et étymologie permettant de s’orienter dans la matière souhaitée. J’ai étudié la psycho sociale et la philosophie. La deuxième année, je suis entrée dans les tréfonds de la psychologie, en abordant les grands auteurs tels que le psychiatre suisse, Carl Gustav Yung.
Jhm quotidien : Pourquoi avoir abandonné cette voie ?
Léanna : J’ai vite réalisé que, dans ma manière de concevoir l’individu, la psycho ne prenait en compte que l’esprit, le fonctionnement cognitif. Moi, je voyais l’individu dans son ensemble, l’esprit, le cœur, l’émotionnel, mais aussi le corps. Mes recherches m’ont permis de comprendre qu’un individu est une entité divisée en trois parties, l’esprit, l’émotionnel et le corps, les unes influençant les autres.
Jhm quotidien : quelle tournure a pris votre vie professionnelle ?
Léanna : J’ai voulu travailler et la vie active m’a accueillie à bras ouverts (rires) ! J’y suis allée naïvement, la fleur au fusil ! J’ai été femme de ménage, caissière, des CDD de quelques mois très modestes mais un vaste terrain de jeu qui m’a permis de découvrir “des modèles”, la pratique de la psycho appliquée à la vie de tous les jours.
Jhm quotidien : Vous aviez gagné votre indépendance !
Léanna : J’étais encore chez mes parents. Je suis devenue autonome en m’installant avec mon compagnon, Marc-Antoine, puis je suis tombée par hasard sur la naturopathie.
Jhm quotidien : De quelle manière ?
Léanna : L’école à distance, Be Academy de Montrouge, proposait plusieurs disciplines et j’ai choisi la naturopathie, très proche de mon fameux triangle, l’esprit/l’émotionnel/le corps. Je me suis formée à mon rythme, sans pression. Des vidéos montraient les exercices concrets, avec les différentes manières d’agir. J’ai appris parallèlement la science des massages, essentiellement le californien, mais aussi le drainage lymphatique, les points d’acupression et quelques mouvements de réflexologie plantaire.
Jhm quotidien : Comment apprend-on la naturopathie ?
Léanna : J’ai étudié les plantes, leur constitution biochimique, leurs singularités. J’ai appris les dénominations latines, les variétés, comme par exemple les huiles essentielles de l’eucalyptus et ses déclinaisons (le globuleux, le citronné, le radié), l’un neurotoxique, l’autre anti-inflammatoire musculaire, le troisième utile pour les affections des voies respiratoires ; on ne peut pas se contenter du simple mot eucalyptus. Il faut travailler avec la plante dans son entièreté, en connaître les contre-indications.
Jhm quotidien : Avez-vous obtenu des diplômes ?
Léanna : Ma formation a duré trois ans et elle a été sanctionnée par un certificat. On ne s’invente pas naturopathe et, malheureusement, dans ce domaine peu réglementé, il y a beaucoup de charlatans.
Jhm quotidien : Concrètement, comment se déroule une séance ?
Léanna : Tout d’abord, il faut établir une anamnèse avec le patient pour reconstituer son historique médical. Il s’agit d’un questionnaire de 30 minutes, très poussé, sur tous ses antécédents médicaux. Il va porter sur le physique mais aussi sur le relationnel pour me permettre de faire le lien entre les trois entités corps/esprit/émotionnel. Il s’agit d’un travail très rigoureux et indispensable pour trouver le bon angle de traitement.
Jhm quotidien : Comment déterminez vous quelles sont les plantes bénéfiques au patient ?
Léanna : J’ai défini une palette réduite de plantes, concentrée sur les axes que je veux travailler comme le sommeil, le stress, la fatigue, l’alimentation. Avant d’utiliser telle ou telle, j’ai croisé mes sources issues de plusieurs références, notamment celles de Michel Faucon, un pharmacien spécialisé dans l’aromathérapie et axé sur les contre-indications. Je n’emploie que des huiles essentielles qui sont connues, dont les atouts ont été prouvés scientifiquement. Si cela dépasse mes compétences, je renvoie le patient vers son médecin traitant. Il est important de spécifier que le naturopathe ne se substitue pas au médecin, mais qu’il travaille AVEC lui.
Jhm quotidien : Comment envisagez vous l’avenir ?
Léanna : ici, à Roches-sur-Marne ! Je vis dans la maison de ma grand-mère, Nicole Ancel, bien connue des Rochois, dans laquelle même mon chat est heureux ! Mon activité est en cours de développement. Outre les particuliers, je compte m’adresser aux hôpitaux, Ehpad, hôtels, mais aussi aux personnels de la restauration, dont le métier occasionne très souvent tendinites, douleurs dorsales ou lombaires, torticolis. Quand j’étais serveuse je massais tous mes collègues et le lendemain c’était reparti ! A terme, je voudrais ouvrir mon cabinet. Mais je ne vais brûler les étapes et il y a beaucoup à faire.