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La moitié du chemin – L’édito de Patrice Chabanet

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Passons d’abord sur les grossières erreurs des instituts de sondages. Ils avaient prévu, dans les derniers jours de la campagne, un mano a mano entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. A l’arrivée, le président sortant distance la candidate du Rassemblement national de cinq points. Ils nous annonçaient un Eric Zemmour à 10 %. Il n’a réalisé qu’un peu plus de 7 %. Et que dire de Valérie Pécresse estimée à 10 % et qui s’aplatit sous la barre des 5 %.

La réalité est là : un remake de l’élection de 2017. Mais là s’arrête la comparaison. Le vainqueur d’hier a eu le triomphe plus modeste qu’il y a cinq ans. « Rien n’est fait », a-t-il concédé dans ses propos d’après scrutin. On ne sait pas comment les voix des perdants se répartiront, sauf à vouloir une nouvelle fois se fier aux sondages dont on a vu les limites. Bref, le match semble plus ouvert avec une Marine Le Pen qui atteint les 24 % au premier tour.

Ce scrutin aura aussi démontré la fragilité de l’aventure Zemmour. Le candidat de l’extrême droite a essuyé un sérieux revers. Il était donné à 17 % voilà quelques semaines. Il n’a engrangé qu’un peu plus de 7 %. Ses outrances de langage et ses attaques personnelles pimentent sans doute ses prestations télévisuelles. Elles l’ont desservi au moment de glisser son bulletin dans l’urne. Surtout, elles ont donné plus de crédibilité à Marine Le Pen.

Cette élection consacre enfin la décrépitude annoncée des deux grands partis de gouvernement, le PS et les Républicains, ce qui laisse déjà entrevoir une recomposition de la classe politique française. Les prochaines législatives donneront encore l’illusion d’un face-à-face gauche-droite. Mais sous l’apparence des étiquettes, c’est la poutre qui travaille, comme dirait Edouard Philippe. La France est loin d’avoir achevé sa mue qu’elle donne l’impression de subir. Une forme de tétanie inquiétante.

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