La maison de santé ouvre ses portes ce mardi 30 août
SANTÉ. Le projet était dans les cartons depuis 2017. Après plusieurs reports, la maison de santé pluridisciplinaire du centre-ville va finalement accueillir ses premiers patients, ce mardi 30 août. Ce week-end, les praticiens s’installaient dans leur tout nouveau cabinet.
Dans leur tout nouveau cabinet, Adeline Huguin et Séverine Anikinow mettent la dernière touche à la décoration. Samedi après-midi, les deux infirmières libérales ont pris possession de leur nouveau lieu de travail : la maison de santé pluridisciplinaire Camille-Rozet (lire ci-dessous), installée au rez-de-chaussée de l’ancien hôpital. C’est là qu’elles exerceront, comme treize autres praticiens, dès ce 30 août.
« Un ultimatum, pour être installés le 30 août »
« Mardi, on travaille tous ici ! », lance, soulagé, le docteur Gilles Simon. C’est lui qui porte le projet depuis le début. « On travaille dessus depuis 2017. Au départ, il était prévu qu’on commence en mars 2021, mais il y a eu la Covid. Ça a donc été reporté en septembre 2021, puis en mars 2022, puis en mai… Car le bailleur Plurial Novilia (qui gère également la requalification de l’ancienne clinique François-Ier, Ndlr) avait pris du retard. On a fini par leur mettre un ultimatum, pour être installés le 30 août. Et les délais ont été tenus. »
Tout le week-end, chacun des quinze professionnels de santé a donc aménagé son cabinet. Bureau et table d’auscultation pour les cinq médecins généralistes (ceux du cabinet de la rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny), salle de préparation à l’accouchement pour la sage-femme, ou salle d’activités pour l’ergothérapeute… Il a fallu faire vite. « Lundi, on nous installe les ordinateurs, Internet et le téléphone et mardi, 8 h, on est opérationnel », ajoute le docteur Simon. Médecins généralistes, infirmières, sophrologue, sage-femme, psychologues-psychothérapeutes, ostéopathe, ergothérapeute et pédicure-podologue travailleront au quotidien à la maison de santé pluridisciplinaire.
Préparer la succession
A l’autre bout du bâtiment rénové, le docteur Philippe Werts termine, lui aussi, de vider ses cartons. « C’est le doyen de notre cabinet », glisse le docteur Gilles Simon. Qui, comme la plupart de ses collègues généralistes, a accepté de poursuivre leur activité quelques années de plus, pour mieux préparer leur succession. Car l’enjeu de cette maison de santé pluridisciplinaire est bien là : attirer, à terme, de nouveaux médecins.
« Le but, c’est de faire venir des jeunes, pour qu’on leur laisse la place petit à petit. Sans ça, notre cabinet fermait et on n’avait pas de successeur », insiste le docteur Simon. Environ 9 000 patients supplémentaires (il y en a déjà 8 000) se seraient alors retrouvés sans médecin traitant… « Avec cette maison de santé pluridisciplinaire, on espère leur donner envie de s’installer ici », comme l’ont fait d’autres professionnels de santé à la maison médicale du Vert-Bois. Un pari pour l’avenir, donc, qu’il est impératif de gagner…
P.-J. P.
Qui était Camille Rozet ?
La maison de santé pluridisciplinaire, qui ouvre ce mardi 30 août, portera donc le nom de Camille Rozet. « Comme nous sommes dans l’ancien hôpital, nous avons voulu rendre hommage à l’un de nos illustres prédécesseurs qui a œuvré ici avant nous. » Et c’est dans l’ouvrage “Vieilles rues, vieilles pierres”, que les médecins ont trouvé leur bonheur. « Quand le bâtiment a été racheté par la Ville en 1907, il y avait un petit cimetière “avec les tombes de 35 religieuses décédées au temps où la congrégation de l’Assomption possédait le domaine ; 32 d’entre elles [étaient] anonymes ; la dernière tombe est celle de mère Françoise-Marie, Camille Rozet dans le monde” », énonce le docteur Simon.
D’autres choix avaient été envisagés, comme le nom du Dr Chaussinand, directeur de l’asile d’aliéné qui a transféré l’hôpital sur le site, ou encore celui de Robert Léautey, l’architecte du splendide bâtiment que l’on connaît aujourd’hui (ce nom sera finalement donné à la salle de réunion de la maison de santé). Le nom de celui qui mena les travaux à l’époque a également été envisagé, mais rapidement abandonné. Il faut dire que “Maison de santé pluridisciplinaire Fourtou”, ça n’aurait pas fait très sérieux…