La maison brûle – L’édito de Christophe Bonnefoy
Que le torchon brûle entre certains dirigeants des grandes nations de la planète, ça n’est pas nouveau. Que certains cherchent, même durant un G7 censé modeler l’avenir commun, à tirer chacun la couverture à soi, n’étonnera personne. Mais en l’occurrence, il y a urgence.
On n’en est plus à tancer l’un parce qu’il a osé poser un pied sur une table ou l’autre parce qu’il aurait eu on ne sait quel écart protocolaire.
La Terre se consume. Et ça fait longtemps. Jacques Chirac, en son temps, en 2002 plus exactement lors du IVe sommet de la Terre à Johannesburg, avait eu ces mots, malheureusement tellement prémonitoires… : “Notre maison brûle et nous regardons ailleurs”.
Il ne pensait sans doute pas viser aussi juste. Aujourd’hui, c’est un poumon vert que l’on voit partir en fumée, sans que l’on puisse y faire grand-chose. Il est peut-être déjà trop tard. L’Amazonie est en proie aux flammes. Et on a cette très désagréable impression que l’on ne pourra rien, sinon voir dérouler de manière totalement passive les terribles images de cet incendie taille XXL.Trop longtemps, on a préféré regarder ailleurs.
Dans ce contexte, le G7 devrait bien évidemment évoquer le rôle du président brésilien dans la gestion de cette catastrophe. Déjà, Emmanuel Macron met la pression en s’opposant “en l’état” à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Bolsonaro l’accuse, ni plus ni moins, de colonialisme.
En gros, on risque bien de repartir dans les habituelles querelles, sans qu’au final on arrive à trouver quelque solution que ce soit. Beaucoup plus largement, c’est la grande cause de l’écologie qui vacille. Et pour le coup, ce ne sont pas de simples discours qui apporteront des solutions. Des paroles aux actes, il y a souvent un gouffre.