La lecture face à la crise écologique
Culture. Ce mardi 28 mars, les bénévoles de « Lire et faire lire » ont suivi une formation sur la littérature jeunesse sur la sensibilisation aux questions environnementales. Celle-ci a été animé par l’auteure et conférencière Véronique Andersen à la Maison des associations Jean Rostand.
Eco-anxiété. Un mot inexistant il y a quelques années désignant une angoisse face aux changements environnementaux. Ce phénomène touche de plus en plus de jeunes. Selon une étude de l’ONG Avaaz, 75 % des 16 – 25 ans considèrent le futur comme « effrayant » et 56 % pensent « l’humanité condamnée ».
Si l’étude se concentre sur les adolescents et jeunes adultes, Sophie, une grand-mère, constate un stress similaire chez sa petite-fille. « Sofia n’arrête pas de me dire de faire attention à mes déchets. Elle voit des images à la télévision de catastrophes naturelles et elle a peur. Elle est tellement inquiète qu’elle me transmet sa peur ».
Ce mardi 28 mars après-midi, l’auteure et conférencière Véronique Andersen s’est emparée de ces questions environnementales devant douze bénévoles de « Lire et faire lire » à la Maison des associations Jean Rostand. « Nous avons affaire à une formatrice qui a fait des études sur le développement de l’enfant », souligne Leila Aba, coordinatrice Haute-Marne de l’association « Lire et faire lire ».
Fictions
L’association « Lire et faire lire » a sensibilisé ses bénévoles « face à la crise écologique et climatique, face à la crise de la sensibilité au vivant », indique le fascicule de la formation. Ce fut également l’occasion pour les participants de voir comment les auteurs, illustrateurs et éditeurs s’emparent de ces questions de plus en plus brulantes dans l’actualité et les esprits.
Pendant la demi-journée, 35 ouvrages datant du XIXe siècle à nos jours liés au vivant ont été présentés. Cette sélection n’a pas inclus de livres sur les petits gestes, ni de documentaires scientifiques, mais des fictions, des romans d’apprentissage, des imagiers et des contes merveilleux. Le même programme était présenté au centre socio-culturel de Saint-Dizier plus tôt dans la journée.
« Ces livres parlent d’écologie sans en parler directement », explique Véronique Andersen pendant la formation. Parmi eux : « L’arbre en bois », « Père montagne », « Il faut une fleur » et « Un nid pour l’hiver ». Ce dernier présente des collages avec des couleurs dorées et a tapé dans l’œil de la coordinatrice de « Lire et faire lire » : « Il est magnifique celui-là, on va l’acheter ! ».
Nature, lecture et confinement
Si « Un nid pour l’hiver » explique pourquoi les conifères restent verts toute l’année, d’autres ont des sujets plus épineux. C’est le cas de « Blaise, Isée et le Tue-Planète » dans lequel des poussins construisent un vaisseau spatial pour combattre un tue-planète qui détruit tout sur son passage. « Ce sont des images sinistres, mais réelles. Evidemment, avec Claude Ponti (l’auteur de « Blaise, Isée et le Tue-Planète », ndlr) ça se fini bien », détaille la formatrice.
« Avec les confinements, les enfants ont été enfermés pendant plusieurs mois. Il faut leur redonner le goût de la nature… mais aussi les écarter des écrans », indique souligne Leila Aba. Elle poursuit : « Donner un écran à un enfant de deux ans, c’est comme lui donner du crack parce que l’on est très vite dépendant ».
Julia Guinamard
Pour contacter « Lire et faire lire » : education@ligue52.org et 03.25.03.28.20
Une formation pour renouer avec les bénévoles
Cela faisait deux ans que l’activité des bénévoles de l’association « Lire et faire lire » était à l’arrêt. Consciente de l’aspect préjudiciable que cela peut représenter sur leur engagement, la coordinatrice Haute-Marne de « Lire et faire lire« , Leila Aba, leur a demandé ce qu’ils aimeraient faire pour la reprise des activités. La majorité d’entre eux a demandé une formation. Ce fut donc chose faite. « Cette année « Lire et faire lire » ne baisse ni les bras ni les livres », plaisante Leila Aba. Elle cherche d’ailleurs des bénévoles sur le département pour faire des lectures dans les écoles, crèches ou centre hospitaliers.