La Laurentine : des Taïwanais en résidence à Aubepierre-sur-Aube
Dimanche 2 juillet, l’exposition “Conversations des racines au ciel” de La Laurentine se dévoilera au public sur le site Le Chameau à Châteauvillain et à Aubepierre-sur-Aube, partie intégrante du parcours artistique. Dans ce village, trois Taîwanais sont en résidence artistique. Découverte.
A Aubepierre-sur-Aube, comme à Châteauvillain, les préparatifs vont bon train pour la nouvelle saison d’été de la Laurentine, basée au village. Les artistes entament la dernière ligne droite avant de révéler au public leurs dernières créations. Parmi eux, trois Taïwanais. Au lavoir, Ai-Chi-Rao, de la tribu Han, a été séduite par le côté dynamique provoqué par les jeux de lumière des lieux mais aussi par le côté social que représente ce lieu à une époque où il constituait le lieu d’échange et de diffusion des nouvelles des femmes. « Elle a investi ce lieu pour faire un retour sur la mémoire des lieux », indique Pierre Bongiovanni, un des concepteur de l’exposition.
La création d’Ai-Chi-Rao repose sur la matière textile sur lequel elle a imprimé des visuels prélevés en différents lieux du village (empreintes d’outils et d’inscriptions sur les façades des maisons par exemple). Ces motifs prennent place sur le textile via des colorants fabriqués avec des végétaux trouvés sur place. L’ensemble de ces toiles est ensuite mis en scène sur des fils où ils peuvent virevoltés au vent tels des oriflammes. Par cette œuvre, l’artiste engage une conversation avec les ancêtres et veut nous dire « J’ai vu des signes, j’en fais une œuvre et je vous la redonne ».
Le deuxième artiste, taïwanais de la tribu Pei-na s’appelle I-Ming. Sa matière à lui c’est le bois. Une ressource locale dans lequel il a sculpté trois œuvres qui seront exposées dans la cour du centre d’art discret. Empreintes d’un engagement écologique, ces œuvres constituent le lien entre la culture traditionnelle et l’art contemporain mais aussi entre les mondes. Rien d’étonnant que l’une d’entre elles se nomme “univers parallèle” ou encore “passage pour le paradis”.
I-Wei-Li, de double nationalité canadienne et taïwanaise, est productrice d’évènement artistique mais aussi critique d’art. Son travail porte aussi sur la performance et l’expérimentation, en l’occurence la cuisine. Depuis deux ans, elle fait des recherches portants sur l’aspect culinaire des différents pays. « Elle étudie les écosystème locaux et elle se rend dans les familles pour apprendre des recettes » souligne Pierre Bongiovanni. Sur une terre de chasse par excellence, difficile pour la taïwanaise d’échapper à terrine de sanglier qu’un habitant lui apprendra. Le but de tout cela est d’aboutir sur l’édition d’un livre d’une vingtaine de recettes qui seront enrichies par des réflexions anthropologiques. Son œuvre « Partageons les saveurs » est une sorte de clef pour voyager dans le temps en analysant l’origine d’un plat, la façon dont il a été transmis et d’évoquer son possible avenir.
L’exposition “Conversations des racines au ciel” est à découvrir simultanément sur le site Le Chameau à Châteauvillain et dans le village d’Aubepierre-sur-Aube (église, mairie, lavoirs, Maison Laurentine) du dimanche 2 juillet au dimanche 10 septembre, avec une ouverture du jeudi au dimanche, de 14 h à 19 h, pour le site de Châteauvillain.