La « langue des signes » s’invite au programme des collégiens
Enseignement. Depuis la rentrée, les élèves de 5e du collège des Franchises bénéficient d’un nouvel apprentissage à travers une initiation à la langue des signes. Une découverte qui devrait être reconduite à la rentrée prochaine.
Les langues vivantes prennent de plus en plus d’importance dans la scolarité des élèves. Ainsi, lorsque l’occasion se présente de permettre aux collégiens de découvrir une « autre langue vivante », les établissements tentent de saisir cette opportunité. Depuis la rentrée, le collège des Franchises propose aux élèves qui le souhaitent de bénéficier de cours de langue des signes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les débuts sont enthousiasmants.
Tout est parti, comme le souligne le principal du collège, Michel-Jean Labrousse « d’une conversation improvisée et fort intéressante, au mois de juin dernier, avec des élèves de 6e qui s’amusaient à signer dans la cour de récréation. Ils avaient trouvé quelques tutos sur Internet et s’entraînaient entre eux. Tout vient de là ! ». L’idée faisant son chemin dans l’esprit du chef d’établissement, la réunion de pré-rentrée lui a permis de suggérer ce projet aux enseignants, qui l’ont approuvé.
Une mise en place rapide
L’approbation recueillie, il restait encore deux obstacles à franchir. A savoir trouver des enseignants qualifiés et pouvoir les rémunérer. La résolution de ces deux problématiques est intervenue assez rapidement. « Tout s’est vite enchaîné », souligne Michel-Jean Labrousse. Ainsi, l’institut d’éducation sensorielle Joseph-Cressot (géré par l’association départementale des Pupilles de l’enseignement public) est venu faire une première intervention devant les classes de 5e. Au programme, les risques auditifs et la dactylologie : l’alphabet signé.
Dans un second temps, l’établissement langrois s’est rapproché de l’association Langres signes et de sa présidente Véronique Flamand. Au terme d’une simple et unique réunion, l’organisation était calée et il ne restait plus aux élèves volontaires qu’à s’inscrire. En complément, les professeurs, personnels administratifs et AESH ont pu eux aussi bénéficier de 3 h de sensibilisation à la langue des signes et à la communication non verbale.
Pour ce qui est de la sphère financière et notamment de la rétribution des intervenants, le collège des Franchises a choisi d’y consacrer une partie du son budget « pédagogique », dans limite de sa dotation générale de fonctionnement.
Faire évoluer l’offre
Si, pour cette année scolaire, cette option n’est proposée qu’aux élèves volontaires de 5e, l’idée est bien de la généraliser et de la déployer sur tous les niveaux dans les années à venir.
Véronique Flamand, qui assure les cours chaque semaine, apprécie de « travailler avec des élèves volontaires et motivés ». Elle se félicite de voir se réaliser « une belle initiative et un projet qui s’est monté rapidement ». L’implication et la démarche effectuée par les adolescents d’aller vers les autres à travers cet apprentissage est aussi une source de satisfaction.
Durant ses cours, Véronique Flamand travaille avec les jeunes à la fois les signes et la posture. Elle rappelle à chaque séance l’importance des regards échangés. Chez les élèves, les motivations sont diverses. Lola a voulu « apprendre à communiquer avec des personnes malentendantes ». Anne-Lise a, elle, « voulu en savoir plus » sur cette langue silencieuse. Tous sont séduits et « veulent continuer l’an prochain ».
Sur la poursuite de l’activité, Michel-Jean Labrousse et Véronique Flamand doivent bientôt se voir pour organiser l’année scolaire 2022-2023. « L’inclusion et les langues vivantes sont deux marqueurs du collège Les Franchises. Ce projet nous ressemble …et nous rassemble », conclut le chef d’établissement.
P. G.