La justice est saisie pour la rue Cardinal-Morlot
C’est le dernier recours. Le dossier de la démolition des ruines de la rue Cardinal-Morlot a été transmis à la justice, un compromis n’ayant pas été trouvé entre les assurances. Le Grand Langres procédera, alors, à la démolition aux frais des propriétaires.
On ne sait pas s’il faut se réjouir ou s’inquiéter de ce nouveau rebondissement dans le dossier de la démolition des trois bâtiments menaçants de la rue Cardinal-Morlot.
Les assurances des différents propriétaires n’ont pu trouver un accord sur le mode de financement de la démolition. C’est la MAAF qui a rejeté le protocole, l’assurance de Martial Girardot, le maçon qui avait été chargé de mettre en sécurité l’immeuble n°7, qui est donc au milieu de l’îlot. De son travail de mise en sécurité, on sait ce qu’il en a découlé : un effondrement en juin 2022. La MAAF refuse de participer car le dossier n’aurait pas été déposé dans les temps par le maçon…
Sans protocole, la Ville a donc pris un arrêté laissant aux différentes parties quinze jours pour réaliser les travaux de démolition. L’échéance est arrivée à son terme et, en toute logique, la Ville a saisi la justice. «Dès que nous aurons une ordonnance du juge, le Grand Langres pourra alors faire exécuter les travaux de démolition. Ils seront à la charge des propriétaires.
La com-com se retournera alors contre eux», explique le maire, Anne Cardinal, et par ailleurs vice-présidente du Grand Langres en charge de l’Urbanisme. Le propriétaire du n°9, le seul immeuble encore debout, est victime dans ce dossier. L’effondrement du n°7 à la suite de l’intervention du maçon a entraîné des désordres dans sa maison. En toute logique, il se retournera en justice contre le propriétaire de l’immeuble en cause.
La justice, ultime recours
La Ville n’a aucune visibilité sur un quelconque calendrier. Cela va prendre encore quelques semaines, au mieux… «L’affaire aurait pu être terminée depuis bien longtemps si tout avait été fait dans les règles pour les déclarations à l’assurance», peste Anne Cardinal.
Heureusement, l’expert qui suit le dossier depuis le départ, Samuel Chauvin, est un professionnel aguerri à ce type de complication. C’est lui qui a géré les effondrements de Lille et de Bordeaux. Et il joue à fond son rôle de facilitateur mais face à un mur les marges de manœuvre sont restreintes.
L’ensemble de la démolition est estimé à 300 000 €, c’est le coût pour faire table rase des bâtiments en ruine et menaçants. Mais ce ne sera pas pour autant terminé. Certes la rue Cardinal-Morlot sera alors rouverte à la circulation. Il restera à la Ville d’acquérir les parcelles des trois immeubles. Et Anne Cardinal s’attend à des négociations tendues…
Ph. L.