Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

La joie de vivre – L’édito de Patrice Chabanet

Quand on pense performance, son nom ne vient pas spontanément à l’esprit. Robert Marchand n’avait pas le pedigree sportif ni la notoriété d’un Eddy Merckx ou d’un Bernard Hinault. Son record à lui, c’était la longévité. En 2017, il devient champion du monde cycliste des « plus de 105 ans ». Il s’est éteint hier, sans avoir réalisé son ultime rêve : faire du vélo jusqu’au bout. Les médecins lui avaient interdit de tenter de nouveaux records. Une interdiction sans doute justifiée sur le plan médical, mais aux effets psychologiques dommageables pour l’homme qui avait consacré une bonne partie de sa vie à la petite reine.

Le petit Robert – il mesurait 1,50 mètre – exprimait une immense joie de vivre en toutes circonstances. Il était là le moteur de sa réussite. Il ne se prenait pas la tête. Il ne cherchait pas d’adversaire à battre. Il les avait eus à l’usure des années. Il se battait contre lui-même dans la joie et l’allégresse. Il ne traquait pas la fortune et les produits dérivés. Il appuyait sur la pédale pour la gloire, celle qu’on partage avec les copains, loin des projecteurs.

Dans une période où le court terme est devenu la règle de base, il a su montrer que la ténacité et l’obstination balisaient plus sûrement la route du bonheur. Paradoxalement, Robert Marchand était anormalement normal. Il faisait partie des rares Français qui avaient traversé deux guerres mondiales. Il n’en tirait nulle vanité. Le message qu’il nous faisait passer implicitement était simple : les crises que nous traversons ne sont rien comparées aux deux tragédies du XXe siècle. Bref, Robert Marchand n’avait rien du grincheux de service. Un exemple à imiter sans modération.

Sur le même sujet...

édito
Secousses sociales – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Les tumultes qui secouent la scène internationale ne parviennent plus à couvrir les craquements de notre économie. Casino et Duralex, pour citer des noms emblématiques, luttent pour leur survie à(...)

édito
L’air étonné – L’édito de Christophe Bonnefoy
Edito

Il fut un temps où La France insoumise avait un potentiel pouvoir de séduction. Une époque où le côté Robin des Bois pouvait agir comme un aimant auprès des électeurs,(...)

édito
America is back – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Joe Biden veut aller vite. Trop de temps perdu dans les guérillas de politique intérieure. Des semaines et des semaines à faire attendre les Ukrainiens. Dans une démarche de compensation,(...)