La Haute-Marne revient aux Insoumis

LEGISLATIVES. Les instances locales d’EELV, du PS et du PCF ont approuvé les accords conclus nationalement par ces trois partis avec l’Union populaire (Insoumis), qui représentera la gauche rassemblée dans les deux circonscriptions. Première conséquence : l’écologiste Valentin Pichon retire sa candidature dans la circonscription Sud. 

Les négociations nationales se sont achevées mercredi. En attendant l’approbation de l’accord par le conseil national du PS, qui se réunissait hier soir, le nombre des circonscriptions accordées par La France Insoumise à ses partenaires, dans le cadre d’une Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), est le suivant : 100 à Europe écologie les Verts, 70 au PS, 50 au PCF. Aucun de ces partis ne s’est vu proposer une des deux circonscriptions de la Haute-Marne, qui reviendront donc aux Insoumis. Rappelons que les chefs de file, non encore investis par le mouvement, sont Michèle Leclerc (suppléant : Antoine Parmentier) dans la circonscription Sud, et la militante anti-nucléaire meusienne Angélique Huguin (suppléant : Aurélien Cossin) dans la circonscription Nord.

Un à un derrière les Insoumis

Voici quelques semaines encore, des divergences parfois profondes existaient entre ces différents courants de la gauche. Le candidat communiste Fabien Roussel promettait ainsi de construire au minimum six réacteurs nucléaires EPR, les écologistes affichent le mot Europe en bannière de leur nom de parti, et certains socialistes – à l’instar de Bernard Cazeneuve, qui a d’ailleurs annoncé son départ du PS –  restent attachés de façon intransigeante à la notion d’universalisme républicain. 

Mais un à un, tous ces mouvements, qui ont pu parfois rejoindre les Insoumis dans la rue pour s’opposer au gouvernement, et qui avaient même, comme en Haute-Marne, su faire alliance localement pour les élections départementales en 2021, ont donc décidé de se ranger derrière le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, arrivé premier – et même aux portes du deuxième tour – lors de la présidentielle.

« Choix des électeurs »

« Le comité fédéral du PCF a validé l’accord », explique Franck Monasse, un des deux co-secrétaires du parti, rappelant qu’à l’échelle locale, des discussions avec les Insoumis et le PS avaient déjà été engagées. « Le peuple de gauche avait demandé qu’on s’unisse, nous avons respecté le choix des électeurs », confirme Nicole Samour, au nom du PS, dont les instances fédérales, « à l’unanimité », ont également approuvé la stratégie nationale.

« Nous sommes très contents, nous avons réussi à faire l’union populaire », se félicite Michèle Leclerc, des Insoumis, qui entend « faire barrage à Macron ». « La retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 €, la 6e République, la suppression de la loi [Ndlr : socialiste] El Khomri, Jean-Luc Mélenchon Premier ministre : nous sommes tous d’accord sur ces points », ajoute la militante, qui a déjà pris contact avec l’écologiste Valentin Pichon (lire l’encadré) et le PS. Un entretien aura lieu prochainement avec le PCF 52, indique Edouard Gonzalez, co-secrétaire. « Le Parti communiste a un poids important dans le Nord, la question d’une suppléance sera sur la table des discussions », estime le jeune enseignant bragard. 

L. F.

Valentin Pichon se conforme aux accords

Une conséquence de ces accords nationaux, c’est le retrait de la candidature, dans la première circonscription, du jeune militant EELV Valentin Pichon, qui s’était déclaré il y a deux mois (jhm-quotidien du 8 mars). Annonçant prendre toute sa part dans la « nouvelle » campagne qui s’ouvre, il s’expliquera plus en détails dans un communiqué à paraître prochainement.

Laurent Jacobelli en Moselle

Le chef de file des élus RN dans le Grand-Est a pu être tenté par une candidature dans la deuxième circonscription de la Haute-Marne : ce ne sera pas le cas. Il a annoncé ce jeudi se présenter en Moselle. Ce devrait donc être des candidatures locales qui seront retenues pour représenter le parti de Marine Le Pen dans un département qui a voté à 57 % pour elle.