La guerre (presque) oubliée – L’édito de Patrice Chabanet
Une actualité chasse l’autre. Le conflit qui oppose Israël au Hamas a relégué au second plan la guerre en Ukraine. Or les combats se poursuivent dans une routine quotidienne. Depuis quelques jours c’est le Dniepr que se disputent Ukrainiens et Russes. La lecture des cartes et des communiqués ne donne qu’un pâle reflet de la situation. La guerre d’usure ou de position, ce sont des centaines d’hommes qui tombent chaque jour et autant de familles endeuillées. La perte d’un fils, d’un frère ou d’un père ne peut être réduite à une donnée statistique.
Faute d’une avancée spectaculaire de l’armée ukrainienne dans le face à face avec les troupes russes, la guerre risque de durer longtemps. Des signes de lassitude apparaissent pourtant dans la population. Ainsi, des milliers de jeunes tenteraient de fuir la conscription. Là comme ailleurs pas de guerre la fleur au fusil. Depuis 14-18, on sait ce qu’il advient de ce qui commence dans la joie et l’allégresse et qui se prolonge dans une hémorragie incontrôlable.
On pense aussi au Proche-Orient. Après le massacre du 7 octobre la riposte de Tsahal semble patiner. Les Israéliens ne risquent pas une défaite militaire, c’est clair, mais l’hypothèse d’une victoire rapide s’éloigne. Ce qui fait des morts en plus dans un pays où le prix de la vie humaine est élevé.
Ukraine, Israël : deux pays engagés dans le brouillard de la guerre, retenus par des grandes puissances comme les Etats-Unis pour éviter un cataclysme de grande ampleur. Le sang risque de couler encore longtemps.