La guerre du feu – L’édito de Patrice Chabanet
La guerre du feu – L’édito de Patrice Chabanet
Déjà 4 000 hectares de forêt partis en fumée : le feu mène une dure offensive dans le sud du pays. Et ce n’est sans doute pas fini. La coalition de la sécheresse et d’un fort vent mène la vie dure aux 5 000 pompiers déployés sur le terrain. Les causes sont presque toujours les mêmes : négligence et souvent, hélas, malveillance. La France n’a pas le privilège de ces incendies hors normes. Le Portugal, on s’en souvient, a payé un lourd tribut humain à ces déferlements de flammes. Et que dire de la Californie, où des dizaines de milliers d’hectares de forêt ont été ravagés ces dernières années. La multiplication de ces phénomènes n’est certainement pas due au hasard. Depuis quelques années, le réchauffement climatique fait sentir ses effets de façon implacable et rend certaines régions du monde inflammables.
Ce qui était exceptionnel risque donc de devenir la norme. Cela implique en particulier un renforcement de la protection des habitants et des biens. Visiblement, en période tendue, le nombre de bombardiers d’eau s’avère insuffisant pour mener la guerre du feu. On n’insistera pas sur les sempiternelles polémiques politiques quant au manque de moyens. Le nouveau gouvernement n’est là que depuis trois mois. Il ne peut pas être comptable des insuffisances qui apparaissent aujourd’hui. Mieux vaudrait songer à imaginer des stratégies globales qui commencent à se dessiner ici ou là. Il y a la mutualisation des moyens de lutte au niveau européen. Il y a aussi, dans les zones exposées, le renforcement des réglementations concernant les constructions à proximité des massifs forestiers. Il y a enfin le choix de plantations plus résistantes aux flammes. Des mesures d’autant plus indispensables que, climat oblige, il faudra s’habituer pendant longtemps à la menace du feu.