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La gestion des boues des stations d’épuration devenue complexe à cause de la Covid

Depuis l’apparition de la Covid-19, les boues issues des stations d’épuration ne peuvent plus être épandues sur les parcelles agricoles. 62 communes haut-marnaises doivent donc trouver d’autres solutions pour s’en débarrasser. Explications.

D’après des analyses, le virus du coronavirus est fortement présent dans les matières fécales de ceux qui sont contaminés. Inévitablement, il se retrouve dans les stations d’épuration des communes haut-marnaises avec, pour elles, des difficultés de gérer leurs boues.

Sur les 440 communes de Haute-Marne, 214 sont équipées d’une station et 62 sont concernées par le problème. Pour se débarrasser des boues, elles bénéficient d’épandages réguliers sur les terres agricoles. Or, depuis l’apparition du virus, au printemps dernier, elles ne peuvent plus après la parution d’un arrêté.

Rachel Collin, technicienne à la Chambre d’agriculture chargée de la mission de valorisation agronomique des déchets, explique que cet arrêté a été pris par mesure de précaution puisqu’aucune analyse n’est pratiquée, spécifiquement, sur les boues.

Il faut savoir qu’avant l’apparition du virus, l’épandage des boues était déjà très réglementé avec des plans pour les étendre sur telle ou telle parcelle et avec des analyses sur la matière étendue mais aussi de la terre. Rachel Collin explique que, depuis mars, « l’épandage n’est plus possible sauf si les boues sont hygiénisées ». Les bactéries qu’elles contiennent doivent donc être tuées.

Deux stratégies sont alors possibles. Soit les boues qui doivent être compactes sont envoyées sur des plateformes de compostage, à Chaumont ou Langres. Soit elles sont envoyées en dépotage dans les stations d’épuration de Chaumont, Langres ou Saint-Dizier. Mais attention, celles-ci vont vite arriver à saturation.

Du coup, la Chambre d’agriculture est en train de mettre un troisième système pour les communes ayant des stations à boues liquides. L’idée est d’introduire du lait de chaux, de tuer les bactéries grâce à l’agitateur et donc de rendre possible l’épandage. L’opération dure 10 jours avec, en bout de cycle, un pH supérieur à 12. Evidemment, là encore, tout est très cadré par des analyses. D’ailleurs, la Chambre a investi dans un phmètre qu’elle prête pour réaliser les mesures dans les communes. Bourbonne-les-Bains et Arc-en-Barrois sont les premières communes à s’être lancées dans ce procédé. La Chambre le proposera aux 62 autres.

Frédéric Thévenin

Les coûts différenciés

Les différentes solutions à un problème devenu insoluble représentent un surcoût pour les 62 communes concernées. Traditionnellement, l’épandage sur terres agricoles coûte 6 à 12 € le m³. Pour un traitement en compostage, le coût est plutôt de 70 à 200 € le m³ sachant que le plus onéreux est l’évacuation et le transport des boues. Pour le dépotage en tête de station, il est question de 70 € le m³. Quant au lait de chaux, il coûte environ 180 € la tonne.

Mais attention, Rachel Collin tient à préciser aux communes que les traitements des boues sont subventionnés par les agences de l’eau. Seine Normandie va même jusqu’à 80 % du coût global. Le surcoût définitif est, en fait, d’environ 200 €.

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