La gendarmerie sonde les élus
Sécurité. L’opération s’appelle : dispositif de consultation et d’amélioration du service. Elle est pilotée par le groupement de gendarmerie de la Haute-Marne. Son objectif est de savoir comment les gendarmes et leur travail sont perçus par les élus et leurs administrés. Les premières conclusions sont tombées.
L’opération a été conduite dans tout le département. En tout cas dans toute la zone couverte par la gendarmerie (l’ensemble de la Haute-Marne à l’exception globalement de Chaumont et Saint-Dizier).
Cette opération a été concrètement pilotée par le groupement de gendarmerie. L’idée était de sonder les élus sur la manière dont ils perçoivent la gendarmerie et son travail sur le terrain. « L’objectif est bien d’améliorer le service », précise le colonel Luzet, commandant du groupement de gendarmerie. Ainsi, durant deux mois et demi, de mi novembre à fin janvier, les élus -les maires mais aussi les présidents d’intercommunalités- ont été sondés à travers un questionnaire « comptant une vingtaine de questions », souligne le colonel Luzet. Il est satisfait du taux de retour qui se monte à 45 % sur les plus de 420 communes « couvertes » par la gendarmerie.
Les élus veulent plus de contacts
Deux grands thèmes ont été abordés dans ce questionnaire : la qualité de l’action des gendarmes et le sentiment d’insécurité ressenti par les élus. « Sur la qualité de l’action de la gendarmerie, nous relevons 75 % d’élus très satisfaits ou satisfaits », se réjouit le colonel Luzet.
Mais il mesure, à travers ce « sondage » qu’il y a des améliorations à apporter dans la fréquence des contacts. Les élus souhaitent qu’ils soient plus réguliers avec le commandant de la brigade dont ils dépendent ou avec le référent élus. Être plus en contact, être encore davantage sur le terrain sont les consignes qui vont découlées de cette consultation.
Une formation sur la cybercriminalité
De la même manière, la gendarmerie va améliorer sa communication sur ses opérations de prévention. « L’opération tranquillité vacances est très connue mais celle dédiée aux séniors l’est moins par exemple. De la même manière, la formation proposée aux élus sur la gestion des incivilités va être reconduite », annonce le colonel Luzet.
Sur toutes ces opérations de prévention, il s’appuie sur le numéro 3 du groupement, le chef d’escadron Jérôme Lechat. Ce dernier est en train de finaliser une opération dédiée aux élus sur la cybercriminalité , « un contentieux qui prend de l’ampleur », souligne le commandant de groupement.
Quant au sentiment d’insécurité, les élus sont 55 % à le qualifier de « fort ou très fort », « une donnée difficile à objectiver », commente le colonel Luzet. Pour renforcer les liens avec les élus, des outils vont être mis à disposition pour une communication directe entre élus et gendarmes. L’idée est aussi de développer les dispositifs « participation citoyenne ». Une cinquantaine de protocoles existent en Haute-Marne mais la gendarmerie veut aller plus loin et veut surtout animer ce réesau. « Pour nous le triptyque population, élus et gendarmerie est capital. Nous devons continuer à tisser ce réseau de proximité », conclut le commandant de groupement.
C. C.
Les problèmes les plus prégnants
Pour les élus, quels sont les problèmes les plus prégnants en matière de délinquance ou plus simplement d’incivilités ? Le questionnaire a permis d’en savoir plus. La problématique la plus courante et partagée relève des infractions à la sécurité routière puisque 60 % des élus en parlent. « C’est typiquement des gens qui roulent trop vite dans la traversée du village », éclaire le colonel Luzet. Vient ensuite un problème dont le JHM se fait souvent l’écho : les dépôts sauvages de déchets (47 %) puis, dans l’ordre cité par les élus, on retrouve la divagation d’animaux (31 %), les problèmes d’ordre social (29 %) mais aussi les nuisances sonores (25 %).
Vite lu
Le commandant Lechat nous en dit plus sur l’opération qu’il est en train de finaliser en matière d’informations des élus sur la cybercriminalité. Il prend l’attache des président(e)s de toutes les intercommunalités et va proposer des interventions dans chaque conseil communautaire ou d’agglomération du département. Il ne reste plus que les dates à caler.