La Gaule marnavalaise : un projet de frayère
Vendredi 11 mars, à l’amorce du crépuscule, les bénévoles de la Gaule marnavalaise ont déversé en plusieurs points de la Marne, tout au long du parcours de Roches-sur-Marne/Chamouilley/Guë/Marnaval, quelque 400 kg de truites arc-en-ciel. C’est une trentaine de kilos de plus qu’habituellement pour rempoissonner également un secteur délaissé, le quartier des Sœurs.
La pisciculture de Gondrecourt-le-Château a fourni de beaux spécimens, vifs et vigoureux, mesurant une bonne quarantaine de centimètres, qui ont parfois donné du fil à retordre lors du déversement dans la rivière.
Plusieurs jours de nettoyage
Pour faciliter le cheminement des pêcheurs et redonner à la nature un aspect entretenu, les bénévoles ont auparavant nettoyé sur plusieurs jours les bords de la rivière et du canal, ramassant des kilos de déchets en tout genre, débarrassant les sentiers des branches et des hautes herbes.
Les objectifs de la Gaule marnavalaise ne s’arrêtent pas là. Comme l’explique Jérémy Robelet, le passionné secrétaire de l’association fort de son expérience ardennaise, « une frayère va être installée à l’étang du Bas-de-Braux, sur le territoire de la commune d’Ancerville avec la mise à disposition d’un terrain de 6 000 m2 appartenant à la Ville de Saint-Dizier. On va créer une zone de reproduction naturelle de 1 000 m2 et un ou deux bassins pour la reproduction naturelle assistée ».
« Si un œuf sur mille va jusqu’au brochet en reproduction naturelle », ajoute-t -il, « ce sont 20 à 40 % des 30 000 alevins à vésicules résorbées qui aboutissent en reproduction assistée. On y mettra plusieurs espèces comme le brochet, la carpe, la brème ou le sandre. Par ailleurs, la frayère, avec ses eaux de faible profondeur, favorise la chaîne de biodiversité, avec les plantes, les poissons, les insectes, les grenouilles, les oiseaux ».
Le projet avait été présenté, lors de la Semaine du développement durable, à la Ville de Saint-Dizier qui s’est révélée fort intéressée. Aussi, dès cet été, une entreprise se chargera de l’aménagement, financé par la Gaule marnavalaise et pour partie par le Département de la Haute-Marne qui a déjà accordé une subvention, mais d’autres vont s’avérer nécessaires pour mener le projet jusqu’au bout.
Si une association de pêche doit permettre à ses adhérents de profiter de leur loisir en toute sérénité et dans le respect de la loi, elle a aussi pour rôle de protéger les milieux naturels et le développement des espèces, au besoin en lui donnant un petit coup de pouce. Ce que la Gaule marnavalaise a bien compris.