La France qui gagne – L’édito de Christophe Bonnefoy
Si on ne devait retenir qu’une image de cet Euro 2024 de handball en Allemagne, ce serait sans doute ce but d’Elohim Prandi en demi-finale face à la Suède, à la toute dernière seconde du temps réglementaire. Sorti de nulle part, miraculeux quasiment et étincelle qui ouvrait finalement la voie à une prolongation. On connaît la suite. On pourra regarder mille fois les images, on ne comprendra jamais comment le Français a pu tromper le mur, puis le gardien adverses. Mais ça fait partie de la beauté du sport. C’est ce genre d’actions qui fait dresser les poils ; qui fait vibrer devant sa télévision ou dans l’enceinte d’un stade.
Il ne fait nul doute que cet exploit de Prandi est de facto entré dans la légende du hand. Dans dix ans, dans 20 ans, on se rappellera ce missile improbable qui allait bouter nos amis/ennemis en jaune hors de la compétition. A croire, pour le coup, que rien ne pouvait plus arrêter notre sélection.
Restait, tout de même, à aller jusqu’au bout du rêve. Dix ans après le dernier titre européen des Bleus. Et face aux champions du monde en titre, eux non plus pas loin d’être nos meilleurs ennemis : les Danois. A la mi-temps, 14-14. Ça donnait le ton de la montagne à gravir.
Mais nos handballeurs aiment jouer. Surtout avec nos nerfs. Au point d’être menés quasiment pendant toute la rencontre et de nous emmener dans une insupportable prolongation – encore une -. Les coéquipiers de l’emblématique Nikola Karabatic sont à nouveau champions d’Europe.
De bon augure, bien sûr, en cette année de JO à Paris. Cette France qui gagne est, de plus, réconfortante, en cette période de tensions, même si cette victoire, évidemment, ne résoudra pas tous nos problèmes par magie.
c.bonnefoy@jhm.fr