La forêt pour aider les enfants à grandir
Depuis septembre, les maternelles du Regroupement pédagogique intercommunal (RPI) Chamouilley/Roches-sur-Marne vivent une expérience hors du commun. Le vendredi matin, c’est “Ecole dehors”, du projet éponyme initié par les professeures des écoles Aurélie Gervaise, directrice du RPI, et Myriam Bastien, avec les Atsem (agents territoriaux spécialisés dans les écoles maternelles), l’AESH (Accompagnant d’élève en situation de handicap) et un parent d’élève pour chaque sortie.
Quel que soit le temps, les écoliers cheminent jusqu’à l’orée du bois de Chamouilley où un beau programme les attend : rituel, jeu libre, atelier, jeu collectif, yoga-relaxation. Jhm quotidien les a accompagnés le 17 novembre.
A leur arrivée, les enfants se sont assis sur une bâche étalée au sol afin de se désaltérer. Ils ont ensuite agité des foulards pour “La danse du vent” sur “L’automne”, de Vivaldi. Puis, chacun a été affecté à un atelier. Lire un chiffre jusqu’à 6 dans la boîte à compter et ajouter le même nombre d’éléments prélevés dans la forêt. Reconstituer un visage avec des noisettes et de l’herbe, d’une lettre avec des branchages. Deviner les yeux fermés la provenance d’un son musical. Inviter les animaux à dîner avec un nombre spécifique de plats dans les assiettes qu’un diablotin malin s’emploie à intervertir. Mémoriser le nom anglais d’un animal. Rassemblés en cercle, les écoliers ont exprimé leur ressenti avec le bâton de parole avant le yoga final. Ils sont rentrés sous une pluie battante, les petites jambes un peu lourdes des quelque 3 km parcourus.
« Le projet répond à plusieurs objectifs », explique Aurélie Gervaise, comme « former les citoyens de demain en créant du lien avec la nature, en devenant protecteur de l’environnement ; développer les compétences sociales comme la cohésion et la coopération pour aider l’enfant à bien grandir, à se construire. La nature répond vraiment aux besoins des enfants (mouvement, exploration, curiosité). Ils se sentent apaisés en forêt, ce qui établit un climat serein en classe. L’expérience est positive, en dépit du travail en amont, car on observe les élèves d’un œil différent. On peut lâcher prise tout en respectant les programmes, les cinq domaines d’apprentissage sont travaillés sous forme d’ateliers tournants ». Et de conclure : « Nous avons tenté les groupes multi-âges. Nous allons continuer dans cette optique avec quelques ajustements. Des idées fusent au fur et à mesure et nous les mettons en pratique. Quel beau métier qui nous fait nous creuser la tête ! ».