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La forêt de Saint-Dizier contrôlée pour un bois de qualité

Le territoire bragard compte environ 640 hectares de bois, dont la gestion a été confiée à l’Office national des forêts. Un massif dont l’évolution est contrôlée.

En apparence si tranquille, la forêt est pourtant un lieu où les arbres se livrent une lutte acharnée pour devenir le plus fort. A Saint-Dizier, dans les bois communaux, le comportement des chênes typiques de la Champagne humide – pédonculés et sessiles – des charmes, des hêtres, des érables sycomores, des merisiers est étudié par les agents de l’Office national des forêts (ONF), qui ont en charge l’exploitation des parcelles. A eux de décider si tel arbre doit être ou non abattu, selon un plan d’aménagement forestier établi sur les propositions de l’ONF. Celui-ci est renouvelé tous les 20 ans ; le dernier ayant été voté au conseil municipal en 2020.

« Il faut savoir que toutes les forêts communales sont exploitées. Chaque année, dans le cadre du plan, des coupes et des travaux sont effectués par l’ONF, en qualité de prestataire pour Saint-Dizier », explique Thomas Brochain, chargé du patrimoine forestier et arboré à la Ville. L’exploitation se fait principalement selon le mode de la futaie régulière avec régénération naturelle : on plante, mais on compte aussi sur le renouvellement naturel. « Il s’agit de peuplement du même âge. On plante et, après 6/7 ans, on procède à une première éclaircie, puis à 15/20 ans, deuxième éclaircie, et à 40/50 ans, troisième éclaircie. Les arbres sont ensuite coupés quand ils atteignent de 80 à 100 ans », résume Thomas Brochain. 

Du bois de catégorie B

Devant une parcelle plantée après la tempête de 1999, les jeunes pousses se mélangent à celles sauvages. Le milieu affiche « une réorganisation naturelle, le sol n’est pas à nu. Vous croyez que c’est du fouillis, mais c’est l’oeuvre des grands semenciers. C’est la raison pour laquelle il faut laisser des arbres arriver à maturité avant de les couper, pour qu’ils jouent leur rôle », démontre Cindy Lamamy, responsable du service Espace public. 

Thomas Brochain montre un hêtre dont le tronc a été coupé, afin de laisser de la place et de la lumière pour le chêne situé à côté.

Il faut avoir l’oeil pour décider quel arbre devra être abattu afin de faire croître son voisin. « On va garder le plus beau et couper celui qui le gêne, par exemple. Ce n’est pas forcément un arbre planté que l’on va laisser grandir. L’objectif, c’est d’obtenir un arbre de bonne qualité », ajoute la responsable.

La forêt bragarde peut se targuer d’être estampillée catégorie B. « De A à C, l’arbre est de bonne qualité, avec une bonne résistance », souligne Thomas Brochain. Du chêne, charme, merisier, bouleau… il en sera fait du plancher. L’aulne est transformé en cagettes. « Tout dépend de la tendance, c’est une question de marché. C’est cyclique », ajoute Cindy Lamamy.

Un revenu parfois important

Deux fois par an, des ventes aux enchères se déroulent sur catalogue, en juin et en novembre, gérées par l’ONF. Leurs clients : des scieries, des industriels du bois. Quant au revenu dégagé par cette vente pour la commune, « c’est marginal pour Saint-Dizier. En revanche, pour les petites communes rurales qui ont beaucoup de massif forestier, cela peut représenter une somme importante. A Maizières, la première recette, c’est le bois », affirme Franck Raimbault, élu à l’environnement. 

Si les chênes se portent bien, il n’en va pas de même pour les fresnes, touchés par le champignon chalarose qui décime de nombreux peuplements dans le monde. Favoriser la biodiversité semble un des remparts pour contenir les maladies, d’où la pratique de la futaie irrégulière que Saint-Dizier a également adoptée.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Vers la futaie irrégulière

Discrètement mais sûrement, les bois devraient changer d’apparence. Depuis un an, l’Office national des forêts exploite des parcelles en futaie irrégulière à Saint-Dizier. Une pratique qui consiste à laisser des arbres de différents âges, essences et tailles sur une même parcelle et de prélever subtilement pour préserver une stabilité paysagère et des bois de qualité. Pour l’oeil du novice, la principale différence avec une futaie régulière, c’est la présence de très gros arbres mêlés avec d’autres plus fins.

La futaie irrégulière se distingue par la présence de grands arbres.

Cent hectares sont concernés et, dans 20 ans, la commune envisage d’augmenter la surface. L’inconvénient : « Ça coûte plus cher, car il y a plus de travail, les grosses machines ne peuvent pas être utilisées », confie Franck Raimbault. A Narcy, quelques hectares qui appartiennent à la Ville ont été consacrés à « un îlot de sénescence », c’est-à-dire que cette parcelle ne sera jamais exploitée. Une pratique observée dans toute la France, menée pour favoriser la biodiversité et mesurer son impact environnemental.

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