La fin du guet
Les murs ont la parole. Retournons en haut de la tour sud de la cathédrale, pour évoquer la loge du guetteur qui s’y dressait avant l’incendie accidentel de 1940. Les journaux d’époque nous relatent quelques anecdotes sur ce plan de l’histoire locale…
La mission du guetteur était surtout de signaler les incendies qui éclataient en ville et dans les villages voisins. En cas de sinistre, celui-ci descendait au beffroi et, par la variété de ses tintements sur le bourdon, indiquait le quartier atteint. Il utilisait également un porte-voix dont le souvenir n’est pas oublié. C’était une réelle sinécure, pas très bien rémunérée. Il arriva qu’une nuit, alors que le guetteur dormait comme d’habitude sur ses deux oreilles, que ce fut le tocsin sonné par le curé qui le réveilla ! Par ailleurs, la loge se faisait accueillante aux visiteurs qui trouvaient là-haut une longue vue et toutes précisions intéressantes pour l’exploration du voisinage…
L’occupation de la tour par la famille du guetteur, fut-elle aussi sympathique que celle de M.Rousselot, n’était pas sans inconvénients. M. Godard, architecte des monuments diocésains, en écrivit à la ville. Celle ci répondit en supprimant le poste de guetteur en1895, suppression qu’elle motiva à nouveau en 1900, par le peu d’utilité de ce service. En attendant qu’un système plus pratique fut trouvé, le guetteur était maintenu dans ses fonctions ; mais vers 1900, il avait déjà son logement en ville. Durant la seconde guerre mondiale, sur ordre des autorités d’occupation, la loge repris du service. C’est le téléphone qui porta le dernier coup au guet de la cathédrale. Son ultime titulaire finit dans l’échoppe du commissaire priseur. Tombé de si haut, il se consola vite, ayant crié au feu, de crier les ventes. Notes extraites du journal « Le Vieux Langrois »
De notre correspondante Angélique Roze