La filière nucléaire du lycée Blaise-Pascal se modernise
Depuis 2009, le lycée Blaise-Pascal propose des formations dans le domaine du nucléaire. Pour répondre au mieux aux exigences de l’industrie nucléaire, notamment en termes de sécurité, l’établissement vient de rénover les équipements dans lesquels évoluent ses élèves.
« Là, on va emprunter l’entrée des professeurs. Les élèves, eux, doivent passer par le vestiaire pour s’équiper et franchir le portique, avant d’accéder à la zone contrôlée. » Ce mercredi 8 février, Patrick Chardron, enseignant en techniques du nucléaire au lycée Blaise-Pascal, guidait président de Région, recteur d’Académie, préfète et autres invités prestigieux, à travers les deux chantiers-école de l’établissement. Ces équipements, qui permettent aux élèves de s’immerger dans un environnement professionnel, viennent tout juste d’être rénovés.
Un investissement de 600 000 euros
Depuis 2009 et l’ouverture du Bac pro Techniques d’interventions sur installations nucléaires (TIIN), les normes imposées au secteur nucléaire ont évoluées. Pour maintenir la délivrance d’habilitations à travailler dans un environnement nucléarisé, le lycée a donc dû rénover ses équipements : vestiaires, portique de détection, sas d’intervention en milieu contaminé, équipements de protection individuel dernier cri… Montant total de l’investissement : 600 000 euros, financés par la Région, EDF, le GIP Haute-Marne, Orano, le lycée, le GIP FCIP et l’Agglo. Un investissement qui bénéficiera également aux stagiaires du Greta.
« Dans les 15 ans à venir, la filière nucléaire va créer 120 à 150 000 emplois. On a besoin de jeunes qualifiés pour prendre ces postes. »
« Une rénovation indispensable pour maintenir le niveau d’excellence exigé par cette filière de pointe », a souligné Olivier Brandouy, recteur de l’Académie de Reims. « Le lycée Blaise-Pascal est le seul établissement scolaire de France à proposer trois formations dans le nucléaire. »
« Le but, c’est de mettre les élèves en situation réelle. Ainsi, quand ils arrivent en stage dans nos installations, ils connaissent déjà tout le processus de sécurité », souligne Alain Sabatier, directeur pour EDF du développement économique en Meuse et Haute-Marne. Et Franck Leroy, nouveau président de la Région Grand Est, d’ajouter : « Ce qui se fait ici, au lycée, est remarquable. Dans les 15 ans à venir, la filière nucléaire va créer 120 à 150 000 emplois. On a besoin de jeunes qualifiés pour prendre ces postes. »
Seulement 10 à 20 % de filles chaque année
Un avenir auquel croit Julien, élève de BTS. « C’est un secteur en plein essor en ce moment. C’est ce qui m’a attiré », a-t-il expliqué au président de la Région. Rares filles à intégrer ces formations (elles représentent seulement 10 à 20 % des effectifs chaque année), Julia et Chloé, en deuxième année de BTS Environnement nucléaire, sont quant à elles arrivées là un peu par hasard.
« Ce n’est pas ce que je voulais faire au départ, mais en cherchant quelles études se faisaient à Saint-Dizier, je suis tombée là-dessus, et ça m’a plu », lance la première. « Moi, je voulais être infirmière », poursuit la seconde. « Mais ça ne m’a pas plu. C’est là qu’on m’a proposé ce BTS. »
Des formations qui permettront aux élèves, soit de poursuivre des études d’ingénieur, soit d’entrer directement dans la vie active. Centrales nucléaires, Base de maintenance EDF de Saint-Dizier, sites de l’Andra dans l’Aube ou dans la Meuse… Autant de débouchés pour les lycéens et étudiants formés à Blaise-Pascal depuis près de 15 ans maintenant, grâce à des chantiers-école désormais à la pointe de la technologie.
P.-J. P.