La Fédération de pêche recense la faune des ruisseaux
La Fédération départementale de pêche procède en ce moment à une campagne de recensement des populations piscicoles des rivières. Exemple à Vignory sur deux cours d’eau.
Mercredi 8 juin, la Fédération départementale de pêche était à Vignory pour effectuer des relevés pour connaître l’état des populations piscicoles sur deux des cours d’eau de la commune, le Ribéveaux et le Rigollot. Responsable technique et scientifique à la Fédé 52, Martial Gil était accompagné de deux stagiaires, Alan et Emeline.
Pour surveiller l’état écologique des rivières, l’Agence française pour la biodiversité mène ou fait mener régulièrement des opérations de pêche électrique (non létales). En Haute-Marne, elles sont menées par la Fédération de pêche. Elles viennent de débuter et se poursuivront jusqu’au mois d’octobre 2022.
Les agents recensent toutes les espèces avant de les relâcher, au moyen d’une pêche électrique. En petit milieu, du matériel portatif à batterie est utilisé. Sur des cours d’eau plus importants, il est nécessaire d’avoir recours à un plus gros matériel avec l’apport d’un groupe électrogène.
Un procédé inoffensif
Ce procédé est totalement inoffensif pour les poissons, et se déroule en plusieurs étapes, tout d’abord sur une zone délimitée, les agents propagent un faible courant électrique pendant quelques secondes, à l’aide d’une anode, puis les poissons à proximité sont délicatement pêchés à l’épuisette. Durant la minute et demie où ils sont engourdis, ils sont identifiés, mesurés, pesés, avant d’être relâchés, et enfin, pour confirmer les données. L’opération est renouvelée sur la même portion de rivière, en général la longueur de la portion étudiée mesure entre 15 à 20 fois la largeur du cours d’eau. L’opération peut être reproduite sur plusieurs portions appelées stations.
Les données recueillies sont enregistrées et utilisées pour calculer l’Indice poisson de rivières (IPR). Celui-ci complète les autres indicateurs biologiques (invertébrés, diatomées et macrophytes aquatiques), mais aussi de physico-chimie et d’hydromorphologie. L’ensemble de ces indicateurs contribue à évaluer l’état écologique du cours d’eau.
Une quarantaine d’opérations par an
Chaque année, les agents réalisent ou encadrent environ 40 opérations de ce type en Haute-Marne, pendant cette période de cinq mois. Les cours d’eau sont des milieux fragiles, la faune et la flore y sont sensibles aux pollutions et aux perturbations, c’est pourquoi pour les protéger et agir en cas de problème, il faut connaître leur état et leur population.
Les élus vangionnais se félicitent des gros efforts de tous pour retrouver une qualité de l’eau dans nos rivières. La commune et ses habitants traitent les eaux usées avec un équipement moderne et collectif, le lagunage au bord de la RN67. Le syndicat d’aménagement des rivières avait, il y a une petite dizaine d’années, réalisé des travaux pour reméandrer les ruisseaux et pérenniser la présence d’une végétation assurant le développement du biotope. Les agriculteurs qui assurent la présence des bandes enherbées de chaque côté des cours d’eau et pratiquent de plus en plus une agriculture de conservation des sols. Sur ce secteur on trouve même du blé bio cette année en bord du Ribéveaux.
Résultat de ces efforts conjugués, le constat a été fait depuis quelques années du retour des zones de fraies à truites fario et d’autres espèces symboliques de ruisseaux propres, comme la loche ou l’épinoche.