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La danse pour combattre le harcèlement

Les collégiens ont présenté le spectacle devant leurs camarades.

Le club théâtre-danse du collège Emilie-Carles, pour sa représentation de fin d’année, s’est saisi d’un problème majeur et malheureusement d’actualité, le harcèlement. Ainsi, le 22 juin, un spectacle intitulé “DANSESpHARe”, écrit, chorégraphié et aux chansons choisies par des élèves de 6e, 5e et 4e, a été donné en présence de tous les camarades de classe. Encadrés par Zéhira Hofmann, professeure de français, qui a assuré la mise en scène, et par Ophélie Carlut, surveillante, les collégiens ont exprimé, durant une heure, par des gestuelles très expressives leur ressenti face au harcèlement. Les paroles de certaines musiques étaient très significatives, comme dans “Kill this love” de Blackpinck (groupe de filles coréen) “il faut tuer cet amour avant qu’il ne te tue aussi” ou encore, des mêmes, “shut down” : “aboie, car la laisse autour de ton cou est la mienne”. La chanson de Nadya “Et c’est parti !” exprime elle aussi une colère, “il lève ses poings faits de lave, prêt à briser l’enclave, et se refuse esclave”. Les brèves pauses théâtrales ne laissaient pas de répit aux spectateurs : “Alors comme ça, on harcèle Romain ? C’est pas vrai, il ment !”. Les élèves ont encouragé les danseurs et comédiens par d’amples applaudissements qui marquaient parfois le rythme, comme lorsque deux collégiennes ont manié le twirling bâton avec dextérité.

Zéhira Hofmann a chaleureusement félicité ses protégés en fin de spectacle, attirant l’attention du public : « Ils étaient 40 au début de l’atelier théâtre-danse mais ils se sont retrouvés à seize au fur et à mesure des répétitions, certains ayant dû être remplacés presque au pied levé ». Fort heureusement, les défections n’ont altéré en rien la qualité du spectacle qui a convaincu adultes et collégiens. Les interrogations de la professeure, « posez-vous la question, et si c’était toi ? » ou encore « comment réagirais-tu en présence d’un harceleur ? » ont paru faire mouche dans l’esprit des adolescents et des adultes et semblaient de nature à briser la loi du silence.

Comme l’explique l’enseignante, « ce phénomène de société commence souvent par de simples mots, un mauvais regard, répétés jour après jour, pendant longtemps, tels des piqûres d’abeille que la victime supporte difficilement, ou pas du tout avec les conséquences que l’on connaît. Le spectacle répond à une attente des élèves qui ont voulu réagir, à une ambition de préoccupation partagée parce que l’indifférence et le silence face à ce que l’on observe, alors qu’on sait que c’est mal, c’est pire que tout ».

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