La danse de la pluie – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il y a de fortes chances pour que le constat soit on ne peut plus évident, après cet épisode pluvieux : on n’est jamais content.
La canicule nous a étouffés. Et pas que nous. Les cultures aussi. Le monde agricole ignore totalement dans quel état il va sortir de cet épisode météorologique, même s’il a sa petite idée. A plus long terme, il se demande d’ailleurs carrément comment il va survivre à un inéluctable réchauffement climatique. Ne parlons pas de nos pompiers, sur tous les fronts ces derniers temps, qui n’avaient qu’une hâte : que les dieux du ciel leur filent un coup de main.
C’est fait. La danse de la pluie a payé. Quelques trombes d’eau et, c’est non négligeable, des degrés en chute libre qui ne sont pas pour déplaire. Mais rien n’est encore gagné. Qui dit orages post-canicule dit visiblement extrême violence. Avec les conséquences que l’on connaît ou peut redouter.
Et surtout – et là le réchauffement climatique n’y est pour rien -, les pompiers qui s’usent depuis des semaines à contenir les innombrables incendies redoutent désormais un autre front : celui de l’élément liquide. Bien sûr, les sols sont secs. Et imperméables. Mais la bétonisation à outrance, depuis des décennies, ajoute à ce qui pourrait nous attendre très vite. Les mêmes hommes du feu qui combattaient et continuent de combattre, notamment dans le Sud-Ouest, les flammes de l’enfer, craignent d’avoir dans la foulée à intervenir sur les conséquences de torrents endiablés.
Eléments naturels ? Pas vraiment. Qu’on parle de réchauffement ou de paysages transformés par l’Homme, on peut affirmer sans se tromper qu’on aura bien aidé la nature à nous faire du mal.