La Commune et les Haut-Marnais (3) : un « colonel » de 25 ans
HISTOIRE
Si le nom de Louise Michel est aujourd’hui illustre, environ 300 Haut-Marnais ont pris part à la Commune. Notamment un jeune manouvrier originaire de Montigny-le-Roi, Jean-Augustin Mathieu, qui eut en charge la défense du château de la Muette.
Le dictionnaire biographique est une source incontournable de l’histoire de la Commune de Paris. Il a permis de mettre en valeur des parcours de « communards » totalement méconnus. L’oeuvre a pu ainsi identifier quelques Haut-Marnais de naissance, dont certains ont « accompagné » Louise Michel dans sa déportation en Nouvelle-Calédonie. C’est le cas de Charles Isembart, de Saint-Dizier, rentré en France en 1880, de Jean-Baptiste Carbillet, de Langres, ou de Jean-Baptiste Ballée, de Coiffy-le-Bas.
Il est un personnage mis en lumière par « le Maitron » qui mérite quelque attention : Jean-Augustin Mathieu. Né à Montigny-le-Roi en 1845, il exerce, à Paris, la profession de manouvrier. Marié, cet homme s’était déjà fait connaître de la justice de son département natal, condamné par le tribunal de Langres en 1869 pour « délit de chasse ». Durant la Commune, son rôle sera militaire : alors qu’il n’a que 25 ans, il est nommé, par le « général » Dombrowski, colonel de fédérés, le 14 mai 1871, ayant en charge le commandement du château de la Muette, dans le XVIe arrondissement. Condamné par contumace à la « déportation », en 1872, le « colonel » Mathieu échappe à cette peine en se réfugiant en Belgique, comme d’autres communards haut-marnais, tels que Pierre Duflot, de Saint-Dizier, ou Jean-Baptiste Rigaut, de Chaumont.
La répression judiciaire
Un important travail a été réalisé par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) sur la répression judiciaire des communards. Il a notamment identifié quelque 27 837 personnes arrêtées, détenues dans l’Ouest de la France (notamment sur des pontons) en attente de leur jugement. Parmi eux, 64,4 % ont fait l’objet d’un non-lieu. Cette base recense 292 Haut-Marnais de naissance, dont Léon Richard, 15 ans, d’Hoericourt, Eugène Gervaizot, 17 ans, de Vaux-Blaise, qui servait au 222e bataillon de la garde nationale, ou Alfred Castant, né à Saint-Dizier, docteur à Paris.
Sources : site Internet communards1871