La commission d’accessibilité aura du pain sur la planche

Attendue au tournant sur la question de l’accessibilité, la Ville a fixé la date de la première réunion de la commission d’accessibilité à mardi 14 mai, à 18 h. Les membres qui y siègeront auront notamment pour but d’améliorer la vie des personnes à mobilité réduite (PMR).

Elle est obligatoire pour les communes de plus de 5 000 habitants. La commission d’accessibilité, très attendue par les différents acteurs et personnes concernées, va enfin se réunir mardi 14 mai, à 18 h. Cette réunion tardive s’explique d’abord par la pandémie de Covid-19, puis par la difficulté à trouver suffisamment de représentants associatifs, selon Nicolas Fuertes, adjoint au maire : « Cela n’aurait pas eu beaucoup d’intérêt, sachant que c’est une problématique que nous travaillons déjà entre élus. Il nous fallait davantage de représentants associatifs qui puissent nous apporter leur expérience »

C’est désormais chose faite, puisque la commission d’accessibilité sera composée de sept élus : Anne Cardinal, Céline Dessain, Nicolas Fuertes, Chantal Lévêque, Monique Béchereau, Bénédicte Châtel et Sandra Terrillon, qui devra être remplacée (voir ci-contre). Quatre associations seront également présentes : Dplace, la section locale de la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH), l’Union des commerçants, industriels et artisans de Langres et Saints-Geosmes (UCIA) et Vitamines. Les services techniques de la Ville seront aussi mobilisés et apporteront les éclaircissements techniques sur la possibilité de réalisation des idées, ou non.

Améliorer l’accessibilité à Langres

Cette commission mixte permettra d’enrichir le dialogue, et de trouver les solutions les plus adaptées comme le déclare Nicolas Fuertes : « On sera très à l’écoute. Les éclairages extérieurs sont toujours les bienvenus ». La commission aura pour but d’établir un état des lieux sur l’accessibilité à Langres et de trouver les solutions pour l’améliorer. Pour simplifier, c’est-à-dire rendre les choses plus simples à utiliser, ou plus simples d’accès, pour tous les citoyens, quelles que soient leurs capacités physiques, sensorielles ou cognitives.

Mais la municipalité actuelle n’a pas attendu la commission pour prendre le problème de l’accessibilité au sérieux. « Nous avons donné la consigne à nos services de veiller à améliorer les problèmes d’accessibilité dès qu’il y a des travaux », assure Nicolas Fuertes. En attestent, par exemple, les 150 000 € dépensés pour mettre en accessibilité le club de tennis. Concernant les trottoirs, parfois très étroits, l’adjoint au maire explique que les services les enlèvent dès que possible : « Tous les trottoirs ne pourront pas être supprimés. Mais dès qu’on le peut, on les retire. Toute la partie intra-muros est une zone de rencontre. Donc théoriquement, le piéton y est prioritaire »

Dplace alerte sur l’accessibilité

Dplace, qui agit pour la mobilité et le transport, fera partie de la commission d’accessibilité et apportera toutes ses remarques pour l’améliorer. Parmi les principaux problèmes d’accessibilité à Langres, Eric Maréchal, président de l’association, alerte notamment sur les bordures de trottoir qui ne sont pas au même niveau que la voirie, ou encore sur les abribus non conformes : « Il n’y en a que trois qui sont aux normes : celui du Point santé, celui du lycée côté parking, et celui de l’hôpital ». Gérard Delaunay, en charge du volet PMR pour Dplace, déplore un problème de lisibilité des horaires de bus et l’absence de liaison plus fréquente entre la gare et le centre historique, autrefois assuré par la Crémaillère. « Son service de substitution obligatoire n’a duré que six mois », regrette-t-il. La mise en accessibilité de l’hôpital est également attendue avec impatience par l’association, qui espère aussi que la gare devienne accessible à tous, en particulier l’accès au quai n°3.

Le combat quotidien des PMR

On se rend réellement compte des problèmes d’accessibilité, lorsque l’on y est confronté. Colette est langroise, et vit en fauteuil roulant. Une situation qui lui provoque un sentiment d’isolement : « J’ai voulu apprendre l’informatique à la médiathèque. J’aimerais faire comme tout le monde, mais à cause des trottoirs qui ne sont pas rabaissés, je ne peux pas y aller. J’ai un fauteuil manuel, donc s’il n’y a personne pour me pousser, c’est impossible. » Les promenades en ville sont aussi compliquées : « Il y a des tas d’obstacles que j’ai du mal à contourner. Cela fait deux ans que je n’ai pas pu faire la rue Diderot. » Colette peut tout de même compter sur la solidarité de ses commerçants : « Ma pharmacienne prend mon ordonnance et me livre chez moi. Lorsque je vais chez le coiffeur, je m’arrête vers la porte et elles viennent me chercher » Colette salue aussi le service de transport à la demande lui permettant de se déplacer au quotidien : « Ils me prennent devant ma porte. C’est vraiment un plus, et cela rend un réel service ! »