La clinique François-1er ne veut pas se résigner
Placée en redressement judiciaire le 19 décembre 2022, la clinique François-1er organisait ce mercredi 25 janvier son premier comité d’entreprise de 2023. Jacques Delfosse, le directeur de l’établissement, compte bien redresser la barre.
« Il n’y a pas péril en la demeure. » Ces mots sont ceux de Christophe Baillet, président du groupe lorrain Louis-Pasteur Santé, auquel est rattachée la clinique François-1er depuis 2019. « Il n’y a pas d’inquiétude sur la pérennité de l’activité sur le court et le moyen terme », ajoute le docteur au sujet de l’établissement bragard, placé en redressement judiciaire le 19 décembre 2022 par le tribunal de commerce de Chaumont.
« Nous sommes 65 et il n’y aura pas de licenciement »
Avec environ un million d’euros de déficit, « la situation financière est inquiétante, mais pas désespérée », ajoute, en substance, Jacques Delfosse. Le directeur de la clinique, installée dans l’aile droite du centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, a martelé ce message à ses équipes ce mercredi 25 janvier 2023 au matin, à l’occasion de la première réunion de comité d’entreprise de l’année. « Le personnel est inquiet et je dois le rassurer. Nous sommes 65 personnes ici et il n’y aura pas de licenciement », a-t-il assuré.
Maintenant que son établissement est « sous la protection du tribunal de commerce » et que les causes de cette situation ont été identifiées, il convient de trouver des solutions pour remonter la pente. D’abord, « il faut restructurer notre modèle économique », insiste le docteur. Cela passe selon lui par une réorganisation du bloc opératoire afin de faciliter l’ambulatoire et « d’alléger les plannings ».
« Les enveloppes à l’ARS, on ne les a jamais ! »
Ensuite, l’établissement compte demander une aide de l’Etat. Concrètement, « il y a toujours des enveloppes à l’ARS (Agence régionale de santé), qui sont ciblées pour la santé, notamment pour les établissements en difficulté, mais on ne les a jamais ! », déplore Jacques Delfosse. « On est sur une offre de proximité, même s’il s’agit d’une clinique, le ministère et l’ARS connaissent les difficultés, dont le recrutement des praticiens, sur un territoire comme Saint-Dizier », complète Christophe Baillet.
Depuis le placement en redressement, « on est sur un travail de fond depuis un mois, avec des études analytiques de la situation avec l’hôpital, le potentiel d’activités avec nos médecins », poursuit le docteur Baillet. Après avoir échangé avec le directeur du GHT Cœur Grand Est Jérôme Goeminne, il a rendez-vous avec l’ARS au début du mois de février avant un nouveau point auprès du tribunal fin février. « Le président Macron nous parle de médecins de proximité… aux pouvoirs public de prendre le relais… », conclut Jacques Delfosse.
N. F.
Une clinique de spécialités
La clinique François 1-er est le seul établissement à dispenser des chimiothérapies dans un rayon de 100 km. Il réalise 1 230 cures par an, soit 160 malades. Toutes interventions confondues, 6 000 malades passent par la clinique chaque année. « Quand vous avez deux chimio par semaine et qu’il faut vous rendre à Nancy ou Reims, c’est une autre histoire », insiste le docteur Delfosse, qui liste toutes les spécialités chirurgicales proposées par la clinique : viscérale, orthopédie, ORL, cancérologie, gastro-entérologie, chimio-oncologie, cardiologie, urologie, neurochirurgie et ophtalmologie. « C’est une offre qui maintient un haut niveau de prestation ! Il faut que l’ARS (Agence régionale de santé) le prenne en compte, il faut maintenir une offre de qualité avec des professionnels de qualité. Nous sommes sur un déficit conjoncturel et structurel mais on peut redresser la barre, ce n’est pas inéluctable ! »