La Cité éducative leur ouvre les portes de Barcelone
Jamais ils n’auraient imaginé passer deux mois à Barcelone. Pourtant, grâce au label Cité éducative, onze étudiants en première année de BTS au lycée Saint-Exupéry se sont rendus sur place pour rencontrer des entreprises susceptibles de les accueillir en stage.
« En huit ans, tous BTS confondus, seuls deux étudiants ont fait un stage à l’étranger. » En mai prochain, ils seront au moins cinq à s’envoler vers Barcelone pour un stage de huit semaines. Une mobilité exceptionnelle qui a vocation à l’être de moins en moins, grâce au label Cité éducative, attribué au quartier du Vert-Bois en juillet 2022. Début janvier, onze étudiants en première année de BTS Support à l’action managériale (SAM) du lycée Saint-Exupéry, ont passé quatre jours dans la capitale catalane. Un voyage intégralement financé par la Cité éducative.
« Avant de partir, on était quatre intéressés pour faire notre stage à Barcelone. Maintenant, on est sept ! »
« Ils ont pu visiter trois entreprises susceptibles de les accueillir pour le stage de huit semaines inclus dans leur cursus », explique Rose-Anna Van Speybroeck, professeur d’espagnol du lycée Saint-Exupéry. Un hôtel, une entreprise de chauffage et une cité universitaire qui sont désormais prêts à les accueillir, s’ils le souhaitent. C’est, par exemple, le cas de Mathyas. « Il y a de grandes chances que je fasse mon stage là-bas. Plutôt dans l’hôtel, qui m’intéresse beaucoup. »
Même chose pour Myriam et Fatima, qui envisagent déjà une colocation sur place, pour atténuer les prix exorbitants des loyers barcelonais. Et ils ne sont pas les seuls : « Avant de partir, on était quatre intéressés pour faire notre stage à Barcelone. Maintenant, on est sept ! », souligne Myriam.
320 000 euros par an pour la Cité éducative
Ne reste plus qu’à boucler le budget, notamment via une bourse Erasmus ou, une nouvelle fois, par la Cité éducative, qui peut cofinancer une partie du séjour. « Un des quatorze objectifs du label, c’est de lever les freins à la mobilité », souligne Atissar Hibour, cheffe de projet Cité éducative. « L’Etat attribue chaque année une enveloppe de 320 000 euros pour des projets à destination des jeunes de 0 à 25 ans. »
En 2023, ont ainsi été financés un stage de basket, le dispositif des femmes bricoleuses de l’Afpa, l’opération “l’oral, un atout”, pour des lycéens, un séjour pédagogique à Marseille pour des élèves de Blaise-Pascal, les Concerts de poche ou des ateliers musicaux dans les crèches et écoles maternelles. Et cette année, l’accent sera mis sur la découverte des métiers, avec le bus de l’UIMM qui fera découvrir les métiers en tension du territoire, ou la “box à métiers”, un projet expérimental, qui consiste en un container aménagé pour simuler différents métiers.
« Cela évite de fonctionner en tuyaux d’orgue »
Et en un an et demi, la Cité éducative a réussi ce qui s’apparente à un petit exploit : « Elle arrive à créer des synergies, avec plusieurs partenaires pour un même projet, ce qui était souvent difficile auparavant », se réjouit Atissar Hibour. « La Cité éducative place le jeune au centre et met tous les partenaires autour. Cela évite de fonctionner en tuyaux d’orgue, chacun à côté des autres », ajoute Cédric Chotard, proviseur du lycée Saint-Exupéry. Grâce au label, Fatima, Myriam et Mathyas effectueront peut-être leur stage à Barcelone et pourront enfin visiter la Sagrada Familia, qu’ils n’ont, faute de temps, vue que de l’extérieur pour le moment…
P.-J. P.