La chute finale – L’édito de Patrice Chabanet
Le PS est tombé bien bas. Après sa lourde défaite à la présidentielle il s’est mis à genoux devant la France insoumise. Tout cela pour sauver quelques circonscriptions pour les législatives. Logique politicienne dont il n’a pas le privilège. Il fallait voir le sourire entendu des proches de Mélenchon pour savoir qui a été roulé dans la farine. LFI a obtenu l’accord du PS sur son programme : blocage du prix des produits de première nécessité, retraite à 60 ans, nationalisations massives, retrait du commandement de l’Otan. Le conseil national du parti doit valider cet accord. Une réunion qui promet d’être animée. Des figures historiques ont déjà annoncé leur démission du PS en cas de validation. Ils ont déjà essuyé un tir nourri des socialistes signataires de l’accord. Le principal reproche qui leur est fait : ils représenteraient la vieille garde. Argument facile de la part de responsables, certes plus jeunes, mais visiblement plus naïfs qu’avisés. De la chair électorale pour celui qui se voit déjà Premier ministre.
Le PS est coutumier de ces luttes intestines et des convulsions de ses courants. Mais cette fois-ci c’est son existence qui est en jeu. Les sociaux démocrates ne pourront pas cohabiter longtemps avec les tenants d’un socialisme radical, tant au sein du parti que chez les électeurs. Que les instances du parti valident l’accord avec LFI ou non, le PS risque d’éclater. Sans doute la meilleure porte de sortie, moins humiliante que ce qui ressemble à une soumission.