« La chasse est devenue une histoire d’argent »

A Sexfontaines, Jacky Scholler est propriétaire de 14 ha de terre et 10 ha de bois. Le tout est attenant grâce à un chemin. Or, ces parcelles et surtout les sont infestés de sangliers. Ils s’y reproduisent et causent d’importants dégâts sur les cultures et, en particulier, celles de maïs.

Sur ces mêmes parcelles, un chasseur placé sur un poste immobile a tué deux sangliers et, après dénonciation, l’Office français de la biodiversité est intervenu. Le propriétaire a écopé d’une amende et d’un retrait provisoire de permis de chasse et le chasseur d’un retrait provisoire de permis.

Jacky Scholler avoue être tombé des nues en apprenant, en fait, que ses parcelles ne sont plus mutualisées. Elles l’étaient et ne le sont plus et cette absence de mutualisation fait qu’il est désormais impossible de chasser sur ses terres.

Reproduction de masse

Il avoue ne pas comprendre cette décision étant donné les dégâts causés sur ses parcelles et au-delà. « On devrait abolir la non-chasse sur ces hectares uniquement pour les sangliers » dit-il en s’expliquant : « ils se reproduisent en masse et la situation va devenir problématique ».

Jacky Scholler va un peu plus loin en estimant qu’il est incompréhensible de devoir payer 500 à 800 € de dégâts de gibier par an ; gibier qu’il est interdit de tirer par manque d’hectares attenants.

Autrement dit, la société de chasse a le droit de payer les dégâts mais pas celui de tirer sur ceux qui font les dégâts. Jacky Scholler est à se demander si les dégâts ne font pas partie d’un business qui s’autoalimente. « La chasse est devenue une histoire d’argent » alors qu’il est à noter que l’exploitant n’a pas fait de demande d’indemnisation. L’autre solution, pour lui, serait de remettre la mutualisation comme avant.

Frédéric Thévenin