La case prison – L’édito de Christophe Bonnefoy
Oubliés, la villa Pamplemousse à Saint-Martin et le riad à Marrakech. C’est à la Santé – la prison – que Patrick Balkany devait passer la nuit dernière, après sa condamnation hier en début d’après-midi à quatre ans ferme pour fraude fiscale. Beaucoup moins confortable évidemment. Le maire de Levallois-Perret ne s’imaginait pas devoir connaître un jour la cour de promenade et la cellule. Est-ce à dire qu’il était innocent ? Bien sûr que non. Dans cette affaire, il avait finalement reconnu la fraude. Mais, toujours, en minimisant d’une certaine manière ses actes. Et toujours, avec la même assurance de ces personnages qui croient dur comme fer que jamais la patrouille ne les rattrapera. Des restes de l’ancien monde, diront certains. Les vieux réflexes très politiques, en définitive, de ceux qui ont dépassé la ligne blanche mais semblent tomber de très haut – sincèrement ou pas – lorsqu’on arrive à les prendre la main dans le sac.
Les uns argueront qu’on a voulu, avec ce jugement, se “payer” Patrick Balkany. D’autres, au contraire, trouveront cet épilogue tout à fait logique et, même, y verront la réponse cinglante à des pratiques qu’on ne peut plus laisser passer. Et qui vont bien au-delà du simple cas du maire de Levallois-Perret.
En tout état de cause, cette condamnation vient rappeler que nul n’est au-dessus des lois. Ni le simple quidam, ni le personnage public, fut-il maire – très emblématique pour le coup -, député, ministre…
Un second jugement attend Patrick Balkany en octobre. Pour blanchiment et corruption cette fois. Dans cette affaire, sept ans de prison ont été requis. La patrouille…