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Les moissons ne seront pas au niveau attendu

Ce ne sera pas une année exceptionnelle pour les moissons tant par les rendements que par la qualité qui sont très hétérogènes selon la pluviométrie reçue. Reste les cours qui viennent d’exploser suite à la situation en Ukraine.

La récolte était prometteuse, jusqu’au mois d’avril et mai. Les températures trop basses n’ont pas favorisé la fertilité de l’épi. « C’est une année très bonne pour le rendement en paille », constate Antonio Pereira, conseiller en production végétale à la Chambre d’agriculture. Beaucoup de tiges et peu d’épis au final. « La fertilité de l’épi n’a pas été à la hauteur alors que la récolte était très prometteuse », ajoute-t-il.

Les moissons sont hétérogènes.
Les rendements des moissons sont moindres cette année.

 « Lorsque la moissonneuse est dans la parcelle, on peine à remplir la trémie alors qu’il y a beaucoup de brins », souligne Antonio Pereira.

A ce premier facteur, s’est ajoutée la sécheresse évidemment. « On constate des moissons très hétérogènes en rendement et en qualité avec des facteurs déterminants comme la profondeur de terre, les réserves en eau des sols, la pluviométrie », précise le conseiller de la Chambre d’agriculture. « Entre une parcelle qui a pris 1 mm de pluie et celle qui a eu 10 mm, on constate une différence de 20 quintaux à l’hectare. L’eau est capitale en agriculture. On voit des écarts très importants dans les rendements. C’est une année hétérogène », ajoute le président de la Chambre d’agriculture Marc Poulot.

La qualité brassicole n’est pas là

La campagne 2023 des moissons va s’achever ce week-end. Pour le blé, « suivant la profondeur des sols, les rendements vont de 27 quintaux à l’hectare à 85 quintaux. Il manque entre 10 à 15 quintaux d’une année normale», fait remarquer Antonio Pereira. La qualité des blés, le poids spécifique, est «dans la norme». Et le taux de protéine tourne autour de 11,5, soit dans la moyenne. Les orges de printemps sont du même niveau que celles d’hiver.

Avec des rendements autour de 20 quintaux par hectare sur des terres superficielles et 60 quintaux en sol profond, mais cela reste très marginal, malheureusement. Mais le fait marquant des moissons 2023 est une qualité médiocre avec des niveaux de calibrage rarement connus. Les grains ne se sont pas remplis faute d’eau. Ce qui au total ne permet pas d’obtenir des orges de qualité brassicole. C’est un manque à gagner pour les agriculteurs.

Le colza est de nouveau cultivé à son niveau historique dans le département. « Les rendements sont très hétérogènes entre 15 et 38 quintaux par hectare et c’est directement lié à la profondeur des sols. Le poids de mille grains est très affecté. On a eu des secteurs qui n’ont pas eu d’eau pendant 40 jours et le vent a asséché les sols », fait remarquer Antonio Pereira.

Il reste tout de même un écart entre le Nord et le Sud du département qui a reçu beaucoup moins de pluie, et cela se ressent dans la récolte. Quant aux pois, « on dépasse rarement les 20 quintaux à l’hectare », constate le conseiller en production végétale qui prédit que la culture du pois va disparaître à terme car « de moins en moins adaptée aux changements climatiques que l’on connaît. »

Ph. L.

La situation en Ukraine déstabilise le marché

Le fait marquant de cette fin de moisson, c’est la situation internationale qui a évolué en tout début de semaine. En effet, la Russie s’est désengagée de l’accord avec l’ONU pour permettre à l’Ukraine d’exporter sa production. Des sites portuaires céréaliers ont d’ailleurs été touchés cette semaine.

« Les prix explosent en l’espace de deux jours. Il y a des inquiétudes sur le marché. Pour le colza qui a été vendu 465 € la tonne avant récolte se négocie actuellement 515 €. Dans la journée, on a pris 25 € la tonne d’un coup. On craignait des prix de céréales au plus bas, c’est l’inverse. Et quand la matière première augmente, c’est les agriculteurs qui gagnent leur vie », souligne Marc Poulot.

« Il y a une véritable fluctuation sur les marchés. Cela rend délicate la commercialisation. Le challenge sera de bien se positionner sur le marché et au bon moment », précise Antonio Pereira. Ce dernier constate également que la récolte aura coûté plus cher à produire, notamment à cause de l’azote. « Le résultat d’exploitation va s’en ressentir », prévoit le conseiller.

Ph. L.

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