Moissons : la campagne 2023 est lancée

Les moissons ont été lancées vendredi 16 juin pour les orges d’hiver. Que l’on soit au Nord ou au Sud du département la qualité et les rendements sont hétérogènes. Les fortes chaleurs de ces derniers jours ont réduit le calibrage des grains.

«On a l’impression que l’on débute chaque année un peu plus tôt les moissons», constate un agriculteur qui moissonnait une parcelle sur le plateau de Langres vers Saints-Geosmes. «On est sur des petites terres ici et les grains sont petits», constate-t-il. C’est le constat de beaucoup de céréaliers en cette nouvelle campagne des moissons dont le coup d’envoi a été donné dès le vendredi 16 juin.

«Les orges d’hiver, c’est en fonction des variétés, du type de sol et de la pluviométrie. D’un village à un autre on peut passer du simple au double. Cela se ressent sur la qualité du grain qui est chétif», explique Gaétan Bouchot, président de l’association pour la production végétale et l’agronomie (APVA).

Le manque d’eau pour ne pas dire la sécheresse de ces deux derniers mois à des conséquences directes. Et tout le département n’est pas logé à la même enseigne. «Le printemps a été à peu près équitable sur le département. En revanche, les orages de juin auront donné jusqu’à 100 mm de pluie dans le Nord et à peine une dizaine pour le Sud», indique Alexandre Berger, de l’association de climatologie de Haute-Marne.

Qualité brassicole difficile

Le calibrage des grains est un véritable souci car de celui-ci dépend l’orientation et donc la rémunération des céréaliers lorsque les orges ont les qualités brassicoles requises. «C’est très hétérogène entre les petites terres et les grosses terres. On peut passer d’un rendement de 40 quintaux à 85 quintaux. Le calibrage est également hétérogène. On peut retrouver des calibrages inférieurs à 30 % sur certaines parcelles et cela peut monter jusqu’à 90 % ailleurs.

L’an passé nous étions sur un calibrage moyen entre 80 et 85 %. Actuellement nous sommes seulement à 66 %. Les moissons des orges d’hiver sont loin d’être terminées mais on constate que les résultats sont meilleurs dans le Nord du département que dans le Sud qui est pénalisé», fait remarquer Jean-François Ferrand de la Sepac.

Cela va obliger à effectuer un travail plus important pour les organismes stockeurs qui devront calibrer jusqu’à deux fois les orges afin de dégager les grains de qualité brassicole.

Premiers colzas récoltés

Certaines parcelles de colza ont déjà été moissonnées également. Des colzas qui ont été tributaires des fortes chaleurs. «Lors de la végétation, ils étaient très beaux. Toutes les conditions étaient réunies pour faire des beaux colzas. Mais par la suite le poids de mille grains (PMG) s’est fortement dégradé par l’absence de pluie. C’est un peu la même chose pour les pois d’hiver où l’on s’orientait vers un bon millésime», espérait Jean-François Ferrand. Au final, la récolte sera là aussi très hétérogène.

L’association de Climatologie de Haute-Marne s’apprête à publier son bilan mensuel de juin. «Ce sera un mois de juin le plus ensoleillé et le plus chaud mais pas le plus sec», annonce Alexandre Berger. Des conditions qui vont certainement précipiter la suite des moissons avec les blés dès la semaine prochaine…

Ph. L.

p.lagler@jhm.fr