Saint-Ferjeux, la première des tours d’artillerie
Les Murs ont la parole. Ce dimanche, empruntons le rempart avec vue sur la vallée de la Marne pour rejoindre la première tour d’artillerie bâtie à Langres. Cap sur la Tour Saint Ferjeux !
Nous voici sur le chemin de ronde qui ceinture la vielle ville, avec au loin, l’étendue bleutée du Lac de la Liez. En suivant le rempart du regard, on l’aperçoit : belle et ronde, avec à son sommet une drôle d’œuvre d’art… La Tour Saint-Ferjeux fut construite à la fin du XVe siècle et porte le nom d’un prieuré démoli au XVIIe siècle qui se trouvait sur l’actuelle place Saint-Ferjeux. Installée à l’angle sud-est des remparts, elle dominait les anciennes frontières Est du royaume, en direction des Vosges et du Jura. Pendant des siècles, ces panoramas ont été synonymes de menace. Durant le XVe siècle, plusieurs innovations rendent l’artillerie à feu plus redoutable face aux fortifications.
Afin de mieux résister aux sièges, le pouvoir royal dote les villes frontières d’ouvrages défensifs spécialement adaptés. Les murs de cette tour ont ainsi jusqu’à 5 m d’épaisseur afin d’augmenter leur solidité face aux boulets. La terrasse accueillait autrefois des canons de gros calibre. Depuis les ouvertures percées dans le parapet, les défenseurs pouvaient contrôler le plateau sur une distance de 400 à 600 m. Depuis 1988, elle accueille une œuvre d’art en acier poli réalisée par le Néerlandais Eugène Van Lamsweerde. Intitulée « L’air et les songes », elle illustre l’œuvre de Gaston Bachelard, philosophe contemporain et fait partie d’un ensemble de quatre œuvres sur les différents éléments traités dans les livres de cet auteur.
De notre correspondante Angélique Roze