La “Bière du son” attire toujours autant à Chalindrey

Samedi 23 septembre, le goûteux breuvage coulait à flots pendant la “Bière du son”. Pour les aficionados de la “divine boisson”, c’était l’opportunité de satisfaire ses papilles en goûtant et en appréciant les différentes recettes de ces brasseurs du terroir.

Le succès de la “Bière du son”, organisée par les différentes sections du CSC (Cheminots sportifs de Chalindrey), ne se dément pas. Chaque année c’est un rendez-vous important pour celui ou celle qui veut passer un agréable moment et boire de la bière extra-bonne. Mais, pas trop et dans les limites de la consommation raisonnable, il va de soi ! D’autant que la météo, un brin frisquette en soirée, a joué le jeu sans pluie. Le tout dans une ambiance festive et familiale.

La musique battait son plein et la place du marché s’est remplie au fil des heures pour être noire de monde la nuit tombée. Une troisième édition réussie et appréciée par tous.

Les organisateurs tablaient sur plusieurs milliers de visiteurs et ils ont été récompensés de leur abnégation à porter, préparer et assurer cet événement populaire avec une affluence dépassant les 2 500 personnes. L’idée géniale d’associer malt et bonne musique a permis d’accueillir seize brasseurs du Grand Est et de Bourgogne Franche-Comté avec, bien sûr, les brasseurs haut-marnais qui, selon les diversités et leurs parfums, faisaient chavirer d’aise l’ensemble des amateurs.

Les stars de la soirée étaient blanches, blondes, ambrées, rousses, brunes. « Les gens en ont marre de boire de la bière industrielle », constatait Julien Maillot, co-créateur depuis 2014 et co-gérant de la brasserie des Babouins jurassiens à Poligny et qui dépasse en production, avec deux salariés et deux apprentis, les 1 000 hectolitres annuels. « On est surtout connus pour nos doubles IPA recherchées pour leur amertume. »

Et nouveauté « qui marche bien » : de la bière à la framboise jugée « très désaltérante avec le fruit qui apporte de l’acidité ».

Fermentation, distillation, vieillissement

D’autres visiteurs avaient un petit faible pour une triple ambrée d’un brasseur voisin de Chaumont, Mathieu Guignot, « beaucoup de rondeurs et de la force ».

Ce dernier clôture sa première année d’existence et affiche modestement 3 000 litres produits dans son sous-sol sur un exercice. « Malt et houblon viennent de Belgique et je suis, pour le moment, à mon maximum de production », reconnaît ce Haut-Marnais de la brasserie Tab’z qui exerce aussi la profession d’opérateur au quotidien.

Idem pour Julien Delval, d’Arc-en-Barrois qui, en activité secondaire, affiche 2 000 bouteilles de rhum haut-marnais en 2022, « l’idée, c’est de diversifier et de sortir du tout bière pour le public ».

Du côté de Giey-sur-Aujon, la Choue, placée sous le signe de la chouette en hommage à l’histoire du Prieuré de Vauclair rattaché à l’Ordre du Val des Choues, avec ses 6 000 hectolitres annuels et dix salariés, surfe sur un marché jugé « tendu » par son gérant propriétaire, distillateur de profession, Anthony Nury. « Le verre, le carton et surtout l’énergie ont augmenté et on vit une période délicate avec des prix de vente qui n’ont pas suivi l’inflation. »

En mai 2024, les premiers whiskys sortiront de la brasserie « avec un ancien alambic à Cognac qui a 80 ans, un jouet ». Le plus long, le vieillissement de trois ans en fûts !

De notre correspondante Sylvie Baudot

De tout pour tous !

Cette manifestation a été une vraie réussite grâce l’activité de la centaine de bénévoles du CSC au service de la restauration, la buvette sans alcool, la bonne organisation sanitaire et l’accueil. L’objectif de satisfaire un important flux de convives venus non seulement se régaler, mais également écouter une prestation musicale de grande qualité et trouver de bonnes idées de cadeaux ou autres avec des stands de créateurs locaux a été de la partie. En plus de faire chavirer les palais avec du houblon, des boissons sans alcool et des stands de restauration, cinq food trucks, plus le stand sucré tenu par les bénévoles du CSC, étaient aussi proposés en cas de petit creux. Parallèlement, le programme culturel plutôt éclectique avec une série de concerts, a mis une belle ambiance. Entre pop, punk rock, et rock vitaminé, les artistes ont mis le paquet dans une ambiance prenante en faisant monter la pression sur des rythmes endiablés jusqu’à une heure avancée de la nuit pour terminer avec le groupe local NTTF indomptable sur scène et “antisocial” à souhait avec le plus grand morceau de rock français. De bonnes idées de cadeaux ou autres avec des stands de créateurs locaux ont été appréciées notamment en nocturne. A commencer par les luminaires écologiques, à partir de calebasses, de Jérôme Albin, de Crenay, qui ont tapé dans l’œil des visiteurs. « Mon champ de calebasse a été touché en partie par la grêle en juillet », expliquait le jeune homme. « Heureusement trois autres maraîchers en plantent aussi à Neuilly l’Evêque, Saint-Loup-sur-Aujon et Montlandon. » Cerise sur cette espèce de plantes herbacées annuelles de la famille des cucurbitacées, la peinture apposée est fabriquée à Rennes à partir d’algues. Sandrine Vivier, de Bonnecourt, travaille, elle, le coton recyclé pour des suspensions multiples, et redonne une seconde vie aux objets et rhabille les abat-jour.