La belle Europe – L’édito de Christophe Bonnefoy
La belle Europe – L’édito de Christophe Bonnefoy
La tendance – la mode presque – est de rendre l’Europe responsable de tous les maux. Le chômage ? La faute de l’Europe. L’immigration ? La faute de l’Europe. Le trop-plein de bureaucratie ? La faute de l’Europe. On a largement entendu le discours pendant la campagne présidentielle. Et pour cause. Certains partis en ont fait un fonds de commerce. Mais ça n’a pas fonctionné. En France en tout cas.
Car il faut bien avouer, si on se donne la peine de prendre un peu de recul, que notre bonne vieille Union peut malgré tout se vanter de connaître une certaine stabilité. Elle affiche même un sens certain des responsabilités. Nos responsables, eux, au moins, semblent avoir la tête sur les épaules. Et autant le dire, ils ne sont pas gagnés par la folie des grandeurs – on l’espère -, ni par cette paranoïa qui fait glisser certaines nations vers des chemins hasardeux.
On ne peut pas en dire autant de toutes les régions du monde. Les exemples sont si faciles à trouver… Ainsi, la joute à laquelle se livrent le dictateur nord-coréen et le Président américain est aussi pathétique qu’affolante. Même si elle tient souvent du coup de bluff. En Turquie, Erdogan joue quotidiennement avec le feu, lui qui rêvait, justement, de rentrer dans la grande famille européenne. D’ailleurs, on attend impatiemment que la situation de notre confrère, Loup Bureau, se débloque. Comme d’autres, il est détenu dans les geôles turques pour une supposée connivence avec les terroristes. L’Iran revient sur le devant de la scène, si l’on peut dire, en menaçant désormais de quitter l’accord nucléaire avec les grandes puissances. Et un nouveau regain de tension, un ! On pourrait décliner les exemples presque à volonté.
Finalement, au sein de cette Europe qu’on décrie tant… on n’est peut-être pas si mal lotis…