La Basilique Saint Jean-Baptiste de Chaumont considérée comme « unique » par l’architecte en charge de sa rénovation
Les travaux de la Basilique Saint Jean-Baptiste vont débuter par des aspects de sécurisation. Ils dureront jusqu’à l’été pour, ensuite, passer le relais à la restauration proprement dite. Pour Pierre-Antoine Gatier, l’architecte en charge des travaux, cet édifice est un musée vivant des Arts.
Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques, est radicalement tombé sous le charme de la basilique Saint Jean-Baptiste. Avec son cabinet, il a en charge de mener sa rénovation.
Passionné, engagé, il met toutes ses compétences en faveur « du patrimoine bâti et de l’architecture ». Et, pour lui, « la Basilique est un exemple exceptionnel de ces monuments qui ponctuent et structurent nos territoires. Sa conservation est un enjeu collectif ». D’ailleurs, aux côtés de la Ville, le ministère de la Culture est partie prenante.
Il rappelle que l’édifice a été classé aux monuments historiques dès 1862 et ce classement en fait l’un des plus anciens du patrimoine français. Il souligne aussi son architecture exceptionnelle.
Pierre-Antoine Gatier détaille ses caractéristiques les plus impressionnantes : « sa place dans la vieille ville de Chaumont, ses façades harmoniques et gothiques, ses deux tours, ses deux flèches et une architecture qui associe le XIIIe siècle et la Renaissance ». Il évoque également sa complexité volumétrique avec, par exemple, la nef et le chœur à des hauteurs et avec des matériaux différents.
Pour l’architecte, il est normal qu’un édifice aussi ancien et prestigieux ait des éléments altérés. Il souligne le travail de la Ville qui a mis en place un diagnostic et qui « a permis d’identifier tous les désordres ». Il pense à la toiture en ardoise, à la collecte des eaux pluviales, aux fuites et à la façade.
En fait, « l’édifice établit lui-même l’ordre des interventions prioritaires et réparations immédiates » avec, dans un premier temps, sa sécurisation et la stabilisation des ardoises de la flèche nord avant la restauration.
Ces premiers travaux sont prévus jusqu’à l’été mais, dans le même temps, un mois d’étude en dialogue avec la Conservation régionale des monuments historiques permettront de lancer les travaux dans la foulée. Pierre-Antoine Gatier parle d’un rythme intense qui mobilise les services de la Ville et est issu de la fusion de multiples compétences : architecte, historiens, ingénieurs… Tous ont en commun une passion pour l’architecture ancienne.
L’homme en profite aussi pour souligner la tradition des grands métiers qui ne s’est jamais interrompue en Haute-Marne. Il parle d’un réservoir incroyable de talents en citant les tailleurs de pierre, les charpentiers, les couvreurs, les vitraillistes, les peintres. Pour lui, ces artistes sont à la hauteur de cette basilique qui « est un musée vivant des Arts depuis le XIIIe siècle ».
Pierre-Antoine Gatier va encore plus loin : « la Basilique est unique » et il en va de la responsabilité de tous de contribuer à sa restauration. Il aimerait que se crée une communauté autour de l’édifice.
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr