La Banque de France fait de la prévention auprès des jeunes
La dernière succursale départementale de la Banque de France se trouve à Chaumont. Le directeur adjoint Jean-Marc Guilluy est venu proposer une sorte de master class aux jeunes de la résidence sociale. Le but, inciter à la vigilance et aux bons réflexes pour gérer un budget.
A l’initiative de l’association des résidants, Jean-Marc Guilluy est venu à la rencontre d’une quinzaine de jeunes mercredi 31 janvier. En préambule sont rappelés le rôle global de la Banque de France et le rôle concret à ce jour tenu par la succursale chaumontaise : accueil et orientation publics, ce qu’on appelle aujourd’hui le front office. Les dossiers départementaux particuliers et professionnels sont gérés à Reims et Châlons-en-Champagne. Fichage, interdictions de chéquiers, surendettement… Jean-Marc Guilluy use du vocabulaire référent et les questions ne tardent pas. « Quelle est la différence entre endettement et surendettement ? » en est un exemple.
Lutter pour l’inclusion financière
L’un des buts premiers de ces ateliers est d’apporter bonnes bases et anticipation afin de garantir que chacun, dans la mesure du possible, soit inclus et bien inclus dans la société d’un point de vue financier, dont le droit au compte (procédure DAC), par exemple.
Les Français sembleraient assez dépourvus de culture financière, et les jeunes, plus particulièrement. Et très éloignés de la terminologie des assurances, part non négligeable d’un budget. A Jean-Marc Guilluy de rappeler par ailleurs que le budget assurances (après avoir également différencié l’obligatoire de l’optionnel) se placerait, en termes d’épaisseur, avant le budget impôts…
Ressources, charges, TVA et «reste à vivre»
Identifier les ressources : salaires, revenus liés au système d’assurance, aides sociales, intérêts de livrets et autre patrimoine immobilier, revenus non salariés (micro entreprenariat…). Identifier les charges : logement, impôts, assurances, transport, famille, téléphonie, crédits… Attention à l’impôt phare, la TVA, soi-disant indolore parce qu’indirecte. « Les jeunes peuvent mieux commencer dans la vie avec la notion précise de ce qui est obligatoire ou non, voire prioritaire dans un budget. A titre d’exemple, il vaut mieux pour un jeune permis mettre le paquet sur l’assurance auto, à cause de potentiels dommages corporels qui pourraient se payer toute une vie. En contrepartie, on négocie bien son forfait Internet et mobile et on gagne des euros », détaille Jean-Marc Guilluy.
Surendettement et crédits à la conso
Là où le directeur adjoint fait sensation, c’est quand il évoque les dérapages concrets qui peuvent augurer des passages en commission de surendettement : « A la dernière en date, quelqu’un a présenté un cumul de 38 crédits à la conso. La personne était noyée. » Et les jeunes, stupéfaits que ce soit possible. Là, Jean-Marc Guilluy a sorti sa carte joker, reconnaissant que dans les faits, c’est assez facile d’obtenir des crédits auprès d’organismes peu regardants. Dans la foulée, il incite à la prudence envers ce qu’on appelle les crédits déguisés, alias paiements en plusieurs fois. Bien prendre garde aux modalités, les fameuses lignes rédigées en tout petit. S’il fallait justifier l’intérêt de la démarche, convoquons les chiffres : le département affiche un cumul de 425 dépôts de dossier en commission pour la seule année 2023 (chiffres source BPF).
Elise Sylvestre