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Kilomètres à bon compte

Auguste aigrefin actuellement en détention, Alain Tartuffe a fait preuve de verve et culot afin de clamer sa bonne foi. Réfutant toute intention malsaine, le prévenu a détaillé l’astucieux mode opératoire lui ayant permis d’accomplir plus de 30 000 km à moindres frais.

 

Derrière la bonhommie d’un homme au crâne dégarni et à la panse rebondie se cache un fripon coutumier des ambiances feutrées régnant en salle d’audience. La lecture du casier judiciaire du prévenu ne laisse pas part au doute. Condamné pour démarchage abusif, fraude fiscale, abus de biens sociaux, faux en écriture, banqueroute ou gestion – en récidive – d’une entreprise commerciale malgré interdiction judiciaire, Alain Tartuffe a multiplié les incartades ces vingt-cinq dernières années. La désinvolture de ce commercial un temps spécialisé dans la vente de cheminées l’aura tout droit conduit derrière les barreaux. Appelé à sortir de prison en janvier 2013, Alain Tartuffe pouvait craindre d’essuyer une nouvelle condamnation. Les arguments de Maître Tribolet auront fini par convaincre le tribunal de la bonne foi d’un négociateur hors pair.

Le 30 juillet 2011, Alain Tartuffe se présente dans une concession afin d’acquérir un SUV chevronné. Les tractations vont bon train entre client et commercial. Fixé à 35 000 euros, le prix public du véhicule se déprécie au fil des rendez-vous. Alain Tartuffe parvient à décrocher plus de 8 000 euros de ristourne. Le fin négociateur paraphe le bon de commande. La voiture sera disponible dans un délai de quatre mois. Dans l’attente de la livraison, le concessionnaire met un véhicule à la disposition de son client. Alain Tartuffe repart au volant d’une berline.

Chèque sans provision

Courant octobre, le client infortuné informe le concessionnaire de son insolvabilité. La commande du SUV est annulée. Alain Tartuffe se dit toutefois intéressé par la voiture de prêt mise à sa disposition. Un accord est trouvé : le client devra s’acquitter de la somme de 3 600 euros, l’acquéreur et le commercial actant un paiement en plusieurs échéances. En garantie de sa bonne foi, Alain Tartuffe remet un chèque de 3 600 euros. Au cas où… Sans nouvelles du client, le concessionnaire finira par tenter d’encaisser le fruit de la vente. En vain, Alain Tartuffe s’étant généreusement fendu d’un chèque sans provision.

A la recherche du client indélicat, le garagiste finira par remettre la main sur le véhicule début 2012. Du 30 juillet 2011 au 16 janvier 2012, Alain Tartuffe aura parcouru plus de 30 000 km sans avoir déboursé le moindre centime. «Je n’ai pas pu payer les échéances parce que le véhicule était en mauvais état, il a fallu que je paye des réparations», osait le prévenu. «Cet homme a circulé sans bourse déliée avec cette voiture tout en se faisant rembourser des frais kilométriques par son employeur. Si rouler avec ce véhicule sans débourser un centime n’est pas un délit, je suis intéressé par la formule», notait malicieusement Me Michel, au nom du concessionnaire. Séduit par la plaidoirie, le procureur Prélot dénonçait des «manœuvres frauduleuses» avant de requérir trois mois de prison ferme. Me Tribolet faisait feu de tout bois. «Imaginer que monsieur ait commandé le premier véhicule pour ne pas payer le deuxième répond à une improbable gymnastique», soulignait l’avocat avant d’arguer de la décision assumée du concessionnaire de mettre le véhicule à disposition du client sans d’être assuré de la moindre garantie de paiement. Convaincu par cet argumentaire, le tribunal prononçait une relaxe des fins de la poursuite…

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