Juste le sport – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est quoi, le sport, aujourd’hui ? Aujourd’hui précisément, ce vendredi, c’est mettre en avant des athlètes qui, la plupart du temps amateurs, n’ont qu’un objectif : vibrer pour leur discipline.
Tout cela, le plus souvent, en parallèle de leurs études, de leur métier. Par pur plaisir. Vous le verrez ce 23 février au soir : on ne parlera pas, aux Oscars de jhm quotidien, d’argent autre que celui, éventuel, d’une médaille. On récompensera des jeunes, et des moins jeunes, qui n’ont d’autre leitmotiv que de se surpasser, pour la beauté du geste.
Alors le sport, aujourd’hui, c’est quoi ? On pourrait multiplier les exemples de ce qu’il est devenu, parfois bien loin de l’esprit de Pierre de Coubertin et plus proche de celui des rois de la finance.
Ici, c’est une star du ballon rond qui fait déposer, non pas une marque de vêtements – quoique – mais plusieurs de ses phrases chocs, en prince du marketing qui a tout compris au monde qui l’entoure. Là, c’est le conseiller sportif d’un club de football qui publiquement, par réseaux sociaux ou médias interposés, pourrit l’un des joueurs de l’équipe phare, sans doute pour des raisons qu’on devine financières. Ailleurs, c’est le manager d’une équipe cycliste qui cible publiquement son coureur vedette. Qui le cible, pour ne pas dire le diffame, et qui plus est met eu cause son épouse et la supposée hygiène de vie du couple. Leur vie privée, quoi.
On dit que le linge sale doit se laver en famille. Entre un entraîneur et son joueur, entre un patron d’équipe et son coureur. Entre “quat’zyeux”.
Mais le monde du sport professionnel, un peu à l’image de la société d’ailleurs, se permet tout. Même le plus déplacé, sous prétexte que les enjeux sont colossaux. Au point qu’on finira par regarder un match, une course en attendant le buzz, l’événement extra-sportif. Triste.
Ce vendredi soir, il n’y aura pas de buzz. Les Oscars mettront juste à l’honneur ceux qui n’ont pas oublié ce que sont les vraies valeurs du sport. Et c’est déjà beaucoup.